Chambre d'agriculture
Entre céréaliers et bergers, c'est du gagnant-gagnant
Vendredi 9 juin à Censy, la Chambre d’agriculture de l’Yonne, en partenariat avec Alysé, organisait une journée « Innov’Action » sur la complémentarité des systèmes ovins et céréaliers, en mettant en avant un partenariat céréalier - berger.

Le vendredi 9 juin, Victor Bardet, agriculteur à Censy, a accueilli un groupe d’agriculteurs sur son exploitation, dans le cadre des journées Innov’Action portées par la Chambre d’agriculture de l’Yonne. En compagnie de Nicolas Carbognani, éleveur ovin à Châtel-Gérard, ils ont présenté leur collaboration « gagnant-gagnant » sur le pâturage de couverts par des brebis.
Jeune installé, Victor Bardet a témoigné de sa difficulté à trouver une rotation adaptée aux contraintes pédoclimatiques que subit la région du Tonnerrois. Après l’arrêt du colza, il a introduit de nouvelles cultures, notamment de printemps. Les couverts sont devenus rapidement « une culture à part entière » témoigne-t-il. « La possibilité de les faire pâturer me permet de les détruire en économisant des passages d’outils et des intrants ».
Quant à Nicolas Carbognani, il explique l’intérêt d’avoir des surfaces de couverts à disposition en hiver : « les couverts permettent de maintenir les brebis en état à la saison hivernale et souvent même de les retaper après des étés difficiles que nous connaissons ».
Des points de vigilance pour une bonne mise en place
Dans les couverts, le pâturage se fait en marche avant, c’est-à-dire que les brebis avancent au fur et à mesure dans la parcelle avec une densité de 30 brebis/hectare. Les parcs sont installés quelques jours avant avec des filets mobiles électrifiés.
« Il faut faire attention au mélange implanté et à la saison où le couvert sera pâturé pour éviter les refus ou les plantes trop avancées ». Marie Mauchossée, conseillère ovine pour Alysé présentait les mélanges adaptés pour les ovins qui peuvent être adaptés aux besoins de l’exploitation en grandes cultures. Marianne Roisin, conseillère bio à la chambre d’agriculture de l’Yonne, a présenté la nouvelle réglementation pour les couverts et les changements pour les agriculteurs bios, ainsi que leurs intérêts agronomiques.
Accompagner le changement de pratiques
Les résultats d’études sur des systèmes céréaliers d’Île-de-France (démarche Poscif) étaient présentés et ont été discutés avec la salle. Plusieurs points ont été étudiés : tassement du sol, apports d’azote, réduction des adventices et de la pression des ravageurs.
Les résultats mettent en avant un effet positif de la présence des ovins pour la culture suivante. Ce constat est confirmé par Victor Bardet, même s’il met un point de vigilance sur le tassement. « Je passe systématiquement avec un fissurateur pour limiter l’effet sur les sols, c’est le seul passage d’outil que je fais ».
Nicolas Carbognani fait aussi pâturer des champs de céréales bios pour favoriser le tallage. Marianne Roisin, a présenté les avantages et les limites de cette pratique, qui tend à se développer avec l’apparition des troupes ovines itinérantes.
La quinzaine de participants à cette rencontre a beaucoup apprécié les apports et les échanges avec les agriculteurs témoins ont été nombreux et riches. Mission réussie donc pour cette journée Innov’Action organisée dans le cadre d’aides au développement agricole Casdar et de la Région Bourgogne Franche Comté, dont l’objectif est de permettre un véritable échange de pratiques et un partage d’expériences.
La Chambre d’agriculture de l’Yonne et Alysé, dans la mise en place de leur contrat d’objectif ont à cœur de favoriser les échanges entre éleveurs et céréaliers, notamment au travers de ces partenariats gagnant-gagnant qui se développent dans notre département.