Projet d'initiative et communication
Par et pour les jeunes
Le 6 février, quatre élèves du Legta de Challuy en BTS PA 2e année organisaient une découverte de l’exploitation laitière de Gaëtan Brague à Urzy pour des enfants du CP au CM2.
Dans le cadre de leur Projet d’initiative et communication (PIC-1), Camille Boiron, Margot Pierrot, Baptiste Rondier et Louanne Bonnabaud ont orchestré une journée de découverte pour des enfants du CP jusqu’au CM2, le 6 février à Urzy.
Ils détaillent : « Nous voulions que les jeunes puissent voir une exploitation sortant du cadre de l’élevage allaitant ou des grandes cultures, souvent assez connus dans le secteur. L’élevage laitier nous est donc apparu comme un thème pertinent. De plus, le lait est très consommé par les jeunes enfants, cela nous semblait donc intéressant qu’ils puissent comprendre sa production et toute la filière. Pour ne rien gâcher, Camille et Margot sont filles d’éleveurs laitiers, ce qui permettait également de leur rendre hommage, et notre tuteur de PIC (M. Bonnand, enseignant d’agronomie au Legta de Challuy) connaissait l’exploitant accueillant la rencontre ». Ainsi, c’est chez Gaëtan Brague à Urzy que le rendez-vous était donné pour les CP, CE1, CE 2, CM 1 et CM2 des écoles de Parigny-les-Vaux et Guérigny. Au total, près de 80 élèves se sont relayés toute la journée sur les cinq ateliers mis en place par les étudiants. Chaque atelier avait un thème précis : une dégustation de produits à base de lait pour les enfants, distribué par la laiterie de Saint-Denis-de-l’Hôtel (LSDH), un atelier dédié à l’alimentation des animaux, un quiz photo pour déterminer les productions (ovins, bovins, grandes cultures, maraîchage, etc.), une présentation du robot de traite, et un jeu des cinq sens. Les jeunes organisateurs stipulent : « les intervenants ont balayé de manière ludique les différentes phases de l’élevage laitier, tout en rappelant les acteurs gravitant autour de cette production ».
Soif de Connaissance
Camille, Margot, Louane et Baptiste rajoutent : « les enfants ont posé de nombreuses questions et ont semblé curieux. D’ailleurs, nous avons été étonnés de voir que même dans un territoire rural comme le nôtre, les productions agricoles ne sont pas assez connues. Nous espérons donc que cette journée aura pu leur faire apprécier nos professions et l’agriculture de manière générale ». Du côté des accompagnatrices, Angélique Lavaut et Isabelle Millien (respectivement professeure des écoles et AESH de La Clé Verte de Guérigny) développent : « la plupart des enfants ne savent pas comment sont produites leurs denrées alimentaires. Il y a donc un important travail de pédagogie à effectuer, et cette journée de sensibilisation permet de leur ouvrir les portes de cette connaissance, tout en mettant en exergue les métiers qui les composent. De plus, en Bourgogne, l’élevage allaitant est plus mis en avant que les élevages laitiers. Ces fermes sont souvent très discrètes, et passent inaperçues, c’est donc une chance de pouvoir en visiter une aujourd’hui. Outre cela, avec les événements récents autour de la crise agricole, il est nécessaire de rappeler aux enfants que derrière chaque aliment il y a des gens qui sont là pour les produire. Cette rencontre notamment avec la présentation des améliorations techniques (robot de traite par exemple) permet aussi de mettre à mal certains préjugés. Je pense que les élèves garderont un très bon souvenir de cette visite et, qui sait, peut-être que certains se sont découvert une voie professionnelle ». Gaëtan Brague souligne : « Si les enfants ne connaissent pas nos modes de productions, peut-être que cela vient d’un manque d’intérêt mais aussi peut-être de nous, exploitants. En effet, nous nous sommes renfermés sur nous-même et n’ouvrons pas facilement nos portes aux autres sûrement par peur des jugements. Mais, avec le soutien du public que nous avons pu voir ces dernières semaines, je pense qu’il est temps de renouer le dialogue avec les habitants, car nous avons tout à y gagner. Pour ma part, je trouve cela super de pouvoir partager son quotidien, de répondre à toutes les questions que ces petits jeunes peuvent se poser car force est de constater qu’ils sont curieux, sérieux et passionnés par ce qu’ils découvrent. En parallèle, cela montre les évolutions de nos professions et la modernité de l’agriculture ». Il conclut : « Le public veut en savoir plus, alors autant nous positionner, nous exploitants, pour leur fournir les vraies informations ».