Un éleveur du canton d'Arnay-le-Duc utilise du vinaigre de cidre pour se prémunir de la coccidiose. Les résultats sont très encourageants.
Plusieurs de ses confrères utilisaient la technique depuis un petit moment, il a voulu lui-même essayer. « J’entendais dire le plus grand bien du vinaigre de cidre… L’idée de ne plus utiliser les produits anticoccidiens habituels, qui coûtent cher, m’a alors tenté. J’ai fait un premier essai sur 25 veaux durant l’hiver 2022 », indique l’éleveur du Gaec du Puiset, à Magnien.
Les veaux, puis les vaches
Six millilitres de vinaigre ont été administrés pendant trois jours à chaque bovin âgé de quatre semaines. « L’opération a été renouvelée une deuxième fois, trois semaines plus tard. La manipulation des animaux est ensuite devenue difficile car à partir de trois mois, leur gabarit n’est plus le même : j’ai alors utilisé un pulvérisateur pour asperger leur foin, mais aussi leurs granulés et leur argile pour un total de 10 ml. J’ai renouvelé l’opération pratiquement jusqu’à la mise à l’herbe », relaye l’éleveur. Ravi des résultats obtenus, Benoît Dureuil a généralisé cette pratique à l’ensemble des 180 veaux de l’exploitation durant l’hiver 2023 : « tout s’est également très bien passé, avec les mêmes résultats qu’avec nos anciens produits. Précisons bien qu’il s’agit du préventif et non du curatif ! Cet hiver, nous avons décidé que tout le monde allait y passer ! Les vaches reçoivent 60 ml par jour pendant une semaine, j’utilise une pompe doseuse. Le vinaigre de cidre est aussi connu pour ses propriétés hépatiques, cela ne coûte pas bien cher d’essayer. Il nous faudra un peu plus de recul pour voir si les effets sont positifs sur ces animaux adultes ».
Économie et santé
Plus aucun produit autre que le vinaigre de cidre n’est désormais utilisé par l’éleveur pour se prémunir de la coccidiose : « cela représente une économie annuelle de 1 200 euros. Pour l’ensemble des veaux, seulement 40 litres de vinaigre sont nécessaires chaque année. Je me dis aussi que les bêtes sont susceptibles de développer une meilleure immunité… Nous verrons bien. Je ne dénigre pas les produits du marché pour autant : il y en a toujours besoin, mais si l’on peut utiliser des produits naturels, il ne faut pas se priver. En contrepartie, il faut le reconnaître, il y a plus de travail avec du vinaigre de cidre car il faut prendre les veaux un par un, à deux reprises, pour leur donner… Mais c’est le prix à payer ! ».