FDSEA et JA de Côte d'Or
Pour une gestion proactive de l’eau
Sans eau, pas de vie ! Nous défendons une gestion proactive de l’eau, contre les a priori et idées simplistes qu’on nous oppose régulièrement. Ne rien faire, ce serait accepter de laisser notre réseau hydrographique se dégrader au point de ne plus évacuer l’eau correctement en cas d’inondation. Ce serait aussi accepter que nos animaux d’élevage puissent manquer d’eau, et que nos cultures les plus sensibles se débrouillent en pleine canicule. Ce serait enfin renoncer à notre liberté d’entreprendre. Hors de question ! Nous devons concilier la protection de la ressource en eau et nos activités.
Sécheresses et inondations : oui au stockage de l’eau
Arrêtons de regarder l’eau couler ! Surtout dans notre secteur en tête de bassin, avec notre climat semi-continental sujet aux aléas brusques qui s’amplifient ces dernières années, nous devons mettre en œuvre des solutions pour réduire la vulnérabilité face aux inondations et disposer d’eau en période sèche. Plans d’eau de stockages, bassins d’écrêtement des crues, entretien des ouvrages, remise en eau d’anciens étangs : tous ces éléments peuvent y concourir.
La création de réserves ou la remise en état de zones de stockage qui s’y prêtent nécessite une simplification réglementaire importante pour rester un outil envisageable. Et il faut des financements, ceux des projets multi-usages notamment doivent être étendus à la création de ressource, et non uniquement à la substitution.
Entretien des écoulements
Réduire les risques inondation, c’est aussi s’assurer que quand l’eau tombe en excès, elle puisse aller calmement vers l’aval, sans stagner de manière artificielle ou arriver trop brusquement. La loi nous impose d’entretenir nos écoulements, tout en rendant les procédures administratives nécessaires quasi insurmontables. Si la FDSEA21 peut déjà accompagner ses adhérents dans le montage de dossiers, il faut aussi des clarifications et simplifications réglementaires au niveau de la Loi sur l’Eau et des autres réglementations qui s’appliquent, un guichet unique et des dossiers plus faciles à monter lorsque c’est nécessaire.
Usages de l’eau en période d’étiage
Lorsque l’eau est moins disponible, une réduction globale des prélèvements peut s’entendre, mais seulement en dernier recours : des restrictions lorsque l’eau est largement présente ne sont pas acceptables, notamment au niveau de la Saône. De plus, nous attendons que la reconnaissance de l’agriculture comme d’intérêt général permette que les besoins agricoles ne soient pas toujours les premiers sacrifiés : l’abreuvement des animaux doit rester une priorité, et nous attendons que les arrêtés de restrictions des usages de l’eau soient mieux calibrés pour protéger nos cultures sensibles d’intérêt local (légumes, semences, sojas…).
Emmanuel Bonnardot, Bureau FDSEA21, en charge des dossiers eau et irrigation
Une année avec une pluviométrie excessive ne doit pas nous faire oublier que le balancier peut repartir dans l’autre sens. C’est la nouvelle donne du changement climatique : c’est pourquoi nous restons mobilisés.
Nous avions régulièrement les pieds dans l’eau en hiver, cette même eau qu’on nous interdit d’utiliser en période estivale pour nos usages agricoles jugés non prioritaires. C’était déjà insupportable. C’est pourquoi, malgré des années de concertation autour des arrêtés de restrictions des usages de l’eau, nous avions attaqué les arrêtés sécheresse de 2022, en Côte d’Or et sur la Saône. Pas tout à fait en vain, puisque les arrêtés modifiés de 2024 présentent des améliorations, notamment la possibilité d’irriguer le soja en période de crise sur l’axe Saône, mais ce n’est pas encore suffisant. Avec le Syndicat des Irrigants de Côte d’Or, nous essayions toujours de les faire modifier pour gérer l’irrigation à plus court terme.
Toutefois, après plusieurs étés trop secs, 2024 nous a rappelé que le climat pouvait toujours être inattendu, avec des variations qui s’annoncent encore plus régulières. Il nous faut agir rapidement pour nous adapter. C’est bien d’une gestion plus globale de l’eau, avec une véritable politique de régulation, dont nous avons besoin maintenant. Pour cela, il va falloir du courage politique pour lutter contre les idées reçues et la mode du laisser-faire la nature, pour pouvoir stocker, réutiliser, évacuer, infiltrer… Et nous donner des moyens pour agir, car l’agriculture ne peut pas supporter seule les conséquences du changement climatique.