Association des Moutonniers nivernais
La force du groupe

Chloé Monget
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Dans un contexte difficile pour les éleveurs ovins, une réunion de (re)découverte de l'Association des Moutonniers nivernais (AMN) était prévue le 25 octobre, à Decize.

La force du groupe
Le 20 août à la Foire nationale des reproducteurs ovins de Decize, les éleveurs avaient interpellé le préfet de la Nièvre de l'époque, Michaël Galy, sur les conséquences de la prédation dans leurs élevages.

Aléas climatiques, pression sanitaire ou encore prédation, voilà les motivations pour le lancement d'une présentation de l'Association des Moutonniers nivernais, le 25 octobre à Decize. Insufflée par la Chambre d'agriculture de la Nièvre, cette réunion avait pour but de faire (re)découvrir cette association destinée à rassembler les éleveurs, encourager les échanges entre professionnels mais aussi à défendre collectivement leur activité. Pour rappel, l'AMN avait été créé il y a 15 ans afin de proposer un espace de discussions aux éleveurs ovins.

Une histoire particulière

Christophe Rainon, conseiller ovin à la Chambre d'agriculture de la Nièvre, se rappelle : « Trois réunions avaient été organisées pour savoir si les éleveurs ovins souhaitaient la création d'un groupe et dans quel cadre. Les réponses avaient mis en exergue qu'ils ne désiraient pas un groupe technique mais bien une association (apolitique) rassemblant le plus grand nombre afin d'œuvrer dans leurs intérêts, en somme ils voulaient que leurs voix aient plus de poids notamment auprès des instances ». L'association se lance donc en 2007 : « Au plus fort de l'activité, elle comptait environ trente adhérents » stipule Christophe Rainon et ajoute : « les activités proposées étaient diverses, et les éleveurs ont pu faire de nombreuses visites d'exploitations mais aussi d'une usine de fabrication d'aliments ainsi que d'abattoirs, ou encore avoir des réunions spécifiques sur les questions sanitaires ». Malgré tout, l'AMN s'essouffle et entre en veille en 2017 lors du départ en retraite de François Bourdon, président de l'association depuis le lancement – et encore maintenant.

Réveil forcé

Depuis, l'AMN était donc en dormance et les problématiques de cette année ainsi que la volonté nouvelle des éleveurs ovins de se rassembler, l'ont totalement réveillée. Le paroxysme de ce réveil se fit d'ailleurs ressentir lors de la Foire nationale des reproducteurs ovins de Decize en août dernier où les éleveurs avaient présenté leurs désarrois face aux conséquences d'une prédation importante sur leurs cheptels. Sur ce point Christophe Rainon insiste : « En 2024, deux sujets ont touché particulièrement les élevages : la prédation et la FCO. Après les échanges nourris d'août, il semblait donc pertinent de relancer l'activité de l'association, puisque les éleveurs étaient manifestement en demande ». Ainsi, près de 40 éleveurs ont participé à la réunion du 25 octobre ; preuve indéniable de leur envie de se regrouper. La prochaine étape sera donc la tenue de l'assemblée générale de l'AMN afin d'élire un nouveau bureau. Christophe Rainon conclut : « Son rôle de défense des intérêts des éleveurs, au vu du contexte, est encore d'actualité, et l'AMN est toujours reconnue par les institutions puisque son président siège en comité loup, avec la DDT, entre autres. Cet outil existe, autant le faire vivre ». L'histoire de l'AMN n'est donc pas encore terminée, et la date de l'assemblée générale sera connue prochainement.

Renseignements : 06 72 39 76 43 (Christophe Rainon).