Colza
L’implantation commence dès maintenant
Compte tenu des conditions climatiques rencontrées lors de la campagne en cours, les sols ont pu connaître des problèmes liés à leur structure. Aussi, pour réussir une bonne implantation du colza à venir, c’est dès maintenant qu’il faut se préparer.
Les conditions climatiques très humides rencontrées l’automne dernier lors de l’implantation des céréales ont pu provoquer des problèmes de structure (lissage, tassements, etc.). Pour garantir une levée réussie et un colza robuste, le choix du travail du sol à réaliser en interculture est déterminant. En plus du risque bioagresseur (limaces, rongeurs, adventices), il est nécessaire de prendre en compte la gestion de la paille, la structure du sol et le risque d’assèchement du sol lors de la prise de décision.
Observer son sol au printemps
Observer son sol permet de repérer d’éventuelles zones de compaction. La période idéale pour réaliser un test bêche est avant la récolte du précédent lorsque le sol est encore frais (mars à mai), le diagnostic sur sol sec rendant difficile l’observation. Les conditions pluvieuses du printemps permettent, encore aujourd’hui, de le réaliser dans des conditions satisfaisantes. Son objectif est de repérer d’éventuels accidents structuraux et leur profondeur dans des zones représentatives de la parcelle. En cas de moisson compliquée telle qu’en 2021, il pourra être opportun de revérifier l’état structural après la récolte du précédent.
Pour réaliser le test bêche, la première étape est de prélever un bloc de terre puis d’observer l’état général de ce dernier et de noter la profondeur à laquelle des différences sont observées :
• s’il se tient en un seul bloc continu sans présence de terre fine c’est souvent synonyme d’un compactage sévère avec porosité réduite, à confirmer lors de la deuxième étape ;
• si le bloc se désagrège en grosses mottes, c’est un signe possible de compactage déjà fragmenté par un travail du sol ;
• si le bloc ne se tient pas sur la bêche et se désagrège en petites mottes avec beaucoup de terre fine, c’est que le sol n’est pas compacté.
La deuxième étape permet de préciser le diagnostic. Elle consiste à observer la structure interne des mottes prélevées. Ces mottes peuvent être de trois types : tassées, tassées et fissurées ou poreuses.
Suite à ces observations et en fonction d’éventuels tassements observés et de leur profondeur, il existe plusieurs recommandations : la possibilité de ne pas travailler le sol, un conseil de le travailler entre 0 et 10 cm ou bien entre 0 et 20 cm.
Adapter le travail du sol est gage de réussite de l’implantation
La prise de décision (choix des outils, nombre de passages, etc.) doit ensuite tenir compte du type de sol et des autres problématiques à gérer par le travail du sol (résidus du précédent, bioagresseurs).
Ne pas oublier de mobiliser les autres leviers pour obtenir un colza robuste
Bien évidemment, l’observation de son sol est une étape clé pour optimiser le travail du sol et obtenir un colza robuste, mais il ne faut pas négliger les autres critères pour atteindre cet état. Il faut être prêt à semer tôt et au plus proche d’une pluie efficace et annoncée de 7 à 10 mm en maîtrisant la densité de semis et en assurant une nutrition optimale du colza en azote et phosphore (précédent avec un fort reliquat, fertilisation minérale ou organique au semis et/ou association à une légumineuse gélive).