Abattoir de Corbigny
Le directeur est arrivé

Chloé Monget
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Le 10 décembre, à l'abattoir de Corbigny, le nouveau directeur fut présenté. 

Le directeur est arrivé
Samuel Bionda (tout à gauche), fut accueilli par certains administrateurs de la SCIC ainsi que par le Conseil départemental et la municipalité de Corbigny.

C'est dans les locaux de l'abattoir de Corbigny que la présentation du nouveau directeur fut effectuée, le 10 décembre. Avant de dévoiler son nom, Alexandre Lorré, président de la société coopérative d'intérêt collectif (SCIC) « Viande du Nivernais », a insisté : « L'embauche d'un directeur est une avancée importante pour l'abattoir, désormais il pourra suivre quotidiennement l'avancée des travaux et établir les ajustements nécessaires – en lien avec la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations ». Fabien Bazin, président du Conseil départemental de la Nièvre, complète : « C'est une nouvelle séquence qui s'enclenche prouvant que le calendrier prévu est tenu ! ». Maryse Peltier, maire de Corbigny, ajoute : « cela montre à tous que le projet avance, car oui il se construit concrètement, et l'arrivée du directeur est une grande étape dans cette construction ». Sans plus attendre, le nom du directeur fut dévoilé : Samuel Bionda, 50 ans.

Le chemin parcouru

Loin d'être un inconnu du monde de la viande et de l'élevage, il évoque en souriant : « mon père était boucher, mon grand-père paternel boucher-charcutier et du côté de ma mère, les membres de la famille étaient des éleveurs. Me diriger vers le monde de la viande et de la production, était donc une évidence pour moi ». Ainsi, il commence son parcours professionnel en 1997 au sein de Sicaba (18), comme gestionnaire des entrées, puis est missionné pour développer les apports. Ensuite, il endosse un nouveau rôle de technicien ovin : « Je devais m'intéresser à la fois à la production mais également au commerce vivant, le tout en lien avec les administrations. Ce poste offrait une approche globale que j'ai grandement appréciée ». À partir de 2012, il prend la direction de l'abattoir de Vichy, toujours dans l'optique de développer le commerce vivant et contrôler les apports. Il y reste deux ans et tisse, durant cette période, des liens étroits avec le marché de Sancoins. En 2014, un nouveau chapitre de sa carrière s'ouvre avec la proposition de reprendre la direction de ce dernier : « J'ai accepté car cela s'inscrivait dans la continuité de mes appétences professionnelles ». Malheureusement, la crise sanitaire de 2020 arrive, entamant un peu la santé financière de l'entreprise : « J'ai été licencié économiquement, et j'ai eu une petite traversée du désert ». Il se remet alors en question : « j'ai fait un bilan de compétences afin de savoir où je me situais dans le marché du travail d'aujourd'hui, et j'ai énormément réfléchi à mes envies professionnelles ». Il est alors embauché au sein de la coopérative agricole Avéal (71) : « je devais développer le site avec la coordination entre la collecte des produits et leurs distributions dans le territoire ». En 2024, la société est en liquidation judiciaire : « j'ai eu une nouvelle traversée du désert, et me suis laissé du temps pour remettre tout à plat ». Enfin, le poste de directeur de l'abattoir lui est proposé début 2024.

Pertinence et attentes

Sur ce point, il souligne : « je ne voulais pas m'engager dans un projet la tête baissée. Il fallait que je prenne une décision assurée car la relance de l'abattoir de Corbigny est un défi très intéressant à relever car il comporte de nombreuses facettes fascinantes. En parallèle, il répond à une demande du territoire pour la profession agricole, tout en s'inscrivant parfaitement dans les attentes sociétales actuelles (bien-être animal, souveraineté alimentaire, production de proximité, etc.) ; en somme, il est d'utilité publique. Au vu de tout cela, il ne fallait donc pas s'engager à la légère. Aujourd'hui, je suis là, et je compte bien me plonger à 100 % dans sa réussite ». Pour le recrutement, Samuel Bionda et Alexandre Lorré stipulent : « il sera lancé lorsque les travaux entreront dans la phase terminale (environ courant printemps 2025) » et pointent que : « les compétences rentreront bien évidemment en compte, mais également l'envie de travailler ». Samuel Bionda conclut : « Il faut arriver au bout du projet car de nombreux acteurs (collectivités, des professionnels ou des particuliers) ont investi dedans. Par respect pour eux et de par la pertinence incroyable du projet, il est indispensable de faire rouvrir l'abattoir, le tout dans de bonnes conditions ». Renseignements : abattoir-corbigny@nivernaismorvan.net

photo supplémentaire
Samuel Bionda, 50 ans, a pris ses fonctions comme directeur de l'abattoir de Corbigny début décembre.