Vente directe
L'étape ultime

AG
-

Créer son propre magasin est une sorte « d'aboutissement » pour celles et ceux qui optent pour la vente directe. Illustration sur la commune de La Rochepot.

L'étape ultime
Cédric Bazin et son épouse Lucie, dans leur future épicerie.

Cédric Bazin a toujours été attiré par la vente directe. « Mon père en faisait déjà depuis 1996, sept ans avant que je le rejoigne sur la ferme. Il avait créé une boutique avec plusieurs collègues de La Rochepot et des environs, Régal Terroir a fonctionné jusqu’en 2006 », retrace l’éleveur de 85 vaches charolaises. Depuis 2012, Cédric Bazin fait partie de l’aventure du Goût d’Ici lancée dans le Pays beaunois. L’association regroupe 19 exploitations et valorise des animaux en grandes surfaces et dans les cantines du territoire. Une décennie plus tard, l’éleveur de La Rochepot écoule encore deux, trois, voire quatre de ses bovins à l’année par cette voie de commercialisation. Dans le même temps, Cédric Bazin continue de proposer de la viande sous forme de colis à des particuliers.

Le local a la cote

Depuis 2015 et 2016, un regain d’intérêt pour le « local » est observé au sein de sa clientèle. Les années covid ne font que confirmer cet attrait : « une demande pour la viande en détail s’est notamment développée. Des mailings envoyés à nos clients nous ont permis de vendre un nombre grandissant de morceaux de viande. Ces opérations ont commencé par une trentaine de kg, avant d’atteindre assez rapidement la centaine ». Une plus grande diversité de produits alimentaires a ensuite été demandée par les consommateurs. « À partir de là, nous avons eu l’idée d’organiser des marchés à la ferme avec la présence d’autres agriculteurs », poursuit le Côte-d’Orien, « au début, nous étions une quinzaine, et aujourd’hui, nous approchons la trentaine de producteurs. Ces rendez-vous se tiennent une dizaine de fois dans l’année le dimanche de 10 à 16 heures ». Le prochain marché est d’ailleurs imminent : il se tiendra exceptionnellement un samedi en fin de journée : plus précisément le 29 juillet de 17 à 23 heures. Les visiteurs auront la possibilité de se restaurer sur place avec un burger composé de différents produits issus des fermes des exposants. Un concert avec le groupe Rive Gauche agrémentera la soirée.

La vitesse supérieure

L’idée d’aller « encore plus loin » dans la vente directe a germé chez l’agriculteur bio, qui s’apprête à ouvrir une épicerie cet été sur sa ferme : « l’objectif est de proposer des produits beaucoup plus régulièrement. Nous avons réalisé une étude de marché et nous nous sommes lancés avec Lucie, mon épouse, qui est en reconversion professionnelle. Nous aimons le contact avec les gens et cette façon de travailler : la vente directe permet de communiquer sur notre métier et de rétablir certaines vérités sur les pratiques des éleveurs, c’est très important à nos yeux. L’idée est aussi et surtout de ramener de la vie et une activité de service dans notre village, dans lequel il n’y a plus de bar, de restaurant ni de commerce ». Cédric Bazin salue le soutien de la Chambre d’agriculture et de la municipalité de La Rochepot dans sa démarche. Son espace de vente de 50 m2 sera ouvert le mercredi matin, le vendredi après-midi et le samedi toute la journée. Tout type de produit sera vendu : de la viande de bœuf bien sûr, mais aussi de volaille, des fromages de vaches, de brebis et de chèvres, des yaourts, des glaces… « De l’apéro au digestif : les produits d’une vingtaine de producteurs seront à retrouver. Il y aura aussi bien du frais que du surgelé », informe l’agriculteur. Celui-ci écoule aujourd’hui une vingtaine de bovins chaque année par le biais de la vente directe, son fichier clients dépassant les 500 personnes dans un rayon de 25 à 30 km autour de son exploitation. L’ouverture de l’épicerie, qui a nécessité un investissement d’environ 80 000 euros, pourrait lui permettre d’augmenter ses ventes à hauteur de 30 %.