Assemblée générale de la FDSEA 58
Un poids important
Le 15 novembre, la FDSEA 58 tenait son assemblée générale. Un événement aux multiples facettes.
Afin de reconfigurer statutairement la FDSEA 58 auprès de la FNSEA, la date de l'assemblée générale était modifiée par rapport à l'accoutumée pour se tenir le 15 novembre. Cette journée, était scindée en deux, avec, en huis clos, la première partie au Domaine d'Aglan à Bona et la seconde, ouverte à tous, à la salle des fêtes de Saint-Benin-d'Azy. Pour commencer les échanges, le maire de la ville et exploitant (Bona), Jean-Luc Gauthier, prit la parole : « je ne sais pas si c'est l'élu ou le paysan qui vous accueille, peut-être un peu des deux. Et, je pense que l'on doit garder une âme de paysan dans les communes rurales pour ne pas passer à côté de certaines choses ». Il poursuit : « Je m'inquiète du désengagement du Conseil départemental pour le monde agricole quand il annonce réduire son soutien financier à des organismes tels que le GDS ». Cette inquiétude est d'ailleurs partagée par Emmanuel Bernard : « les manifestations de janvier ont permis de débloquer 26 mesures, mais il reste des choses à voir notamment pour le respect de la loi Égalim ou encore la simplification administrative. Cette dernière est demandée par beaucoup mais la complexité sclérose encore trop l'administration. Plus localement, le cas du Conseil régional et de sa gestion des dossiers, PCAE notamment. Au-delà du fait qu'elle soit mauvaise, c'est son étiquette anti-agriculture qui est inquiétante… Encore plus localement, je rebondis sur les propos de Monsieur Gauthier, le Conseil Départemental abandonne notre profession, via le sanitaire mais aussi via nos jeunes. En effet, j'ai appris que ces derniers, faisant preuve de bonne volonté et d'engagement, avaient participé à « Imagine la Nièvre » (initiative du Conseil Départemental). Par contre, quand les jeunes demandent un éventuel accompagnement financier, on leur dit non… Certes l'aide n'est pas un dû, mais je trouve ce refus scandaleux, car, dans la Nièvre il n'y a pas de mouvement associatif de jeunes aussi dynamique que les JA pour faire vivre les territoires ». Après ces paroles, la table ronde s'enclencha avec pour thème cette année : « Renouer avec l'attractivité et la reconnaissance, donner le goût d'entreprendre en agriculture ». Pour cette dernière, animée par l'ancien directeur de la FDSEA 58, Stéphane Lafranchise, trois invités étaient à la tribune : Yannick Fialip, président de la commission économie de la FNSEA, Stéphane Aurousseau, membre du bureau de la FNSEA et président de l'Ifocap ainsi que Thomas Lemée, président des JA BFC ; un article détaillé sera axé sur ces échanges dans un prochain numéro de Terres de Bourgogne.
Élections
Après des discussions très nourries, Emmanuel Bernard insiste : « Le but de tout cela, c'est de vivre de notre métier… Aujourd'hui, nous avons des exploitants, et des familles entières, qui souffrent et qui sont dans des impasses pour prendre des décisions. Alors, quels sont les remèdes ? À mon sens, il y a les aides (prêts aux taux bonifiés) mais aussi l'accompagnement spécifique adapté à chacun. Et, qui mieux que la Chambre d'agriculture peut permettre de s'adapter, de se renouveler et de faire avancer les choses sur ce que les exploitants ont besoin ? ». Ainsi, la liste portée par la FDSEA 58 et les JA 58 aux élections Chambres de janvier 2025 fut dévoilée et présentée par Cyrille Forest, vice-président de la FDSEA 58, détaille : « Elle est représentative des productions du territoire et nous souhaitons qu'elle mette en lumière que la Chambre d'agriculture est un outil d'expertise, un appui, un soutien et un moyen de communication ». Emmanuel Bernard conclut : « Les élections chambres détermineront pour les six prochaines années notre représentativité syndicale dans les différentes instances décisionnelles à l'image du poids que peut avoir la FNB au sein d'Interbev. Alors, engagez-vous, car sans cela nous ne pourrons faire entendre vos voix ».
La liste FDSEA 58 / JA 58
Emmanuel Bernard, Benjamin Maillault, Julie Cadiot, Thomas Lemée, Augustin David, Véronique Clément de Givry, Cédric Bernier, Jean-Marc Bertrand, Claire Marceau, Florent Point, Cyrille Forest, Fanny Guillien, Jean-Marie Lambert, Grégoire Bazot, Ludivine Detable, Nicolas Guenot, Vincent Rogue, Iris Chaurrault, Benoît Mathé, Benoît Chauveau, Julie Nérot, Stéphane Aurousseau, Stéphane Lafranchise, Chantal Pelletier, Alain Guinot, Jean-Claude Roubé, Didier Guyon, Régine Gaulon, Marcel Cottin.
Prédation
Durant l'Assemblée générale, un focus a été fait sur la prédation. Emmanuel Bernard, rappelle : « Le Préfet Celet, référent du Plan national Loup est venu dans la semaine dans la Nièvre. Il a beau dire qu'il ne défend pas le loup, le fait est que ce dernier est toujours protégé. Les attaques sont un vrai supplice pour les éleveurs qui sont sous une pression abominable. Je le répète, le loup n'a pas sa place chez nous. Il faut que le protégé soit l'éleveur. Le loup n'est pas la victime. Aujourd'hui, c'est le prédateur qui est protégé, ce n'est pas logique. Syndicalement nous devons soutenir les éleveurs et faire prendre conscience aux décideurs que la loi doit évoluer ». Olivier Laporte, vice-président du dossier prédation pour la FDSEA 58 poursuit : « Après les ovins, désormais c'est aux veaux ou aux laitonnes que le loup s'attaque… Que faut-il de plus pour montrer le péril dans lequel nous sommes ? ». Yannick Fialip ajoute : « Les solutions sont simples : 1. Il faut un soutien systématique pour les éleveurs prédatés. 2. Il faut des mesures rapides pour les tirs, avec dès la première attaque un tir. Point. On nous attaque, nous devons pouvoir nous défendre. 3. Il faut revenir sur la convention de Berne car le loup n'a pas sa place en France. Enfin : pourquoi faudrait-il avoir du loup en France ? Quelle est son utilité ? ».