Anciens exploitants de l'Yonne
Sur les retraites, rien n'est encore acquis

Berty Robert
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La Section des anciens exploitants de l'Yonne a fait le point sur son année d'activité au lycée agricole de La Brosse, le 11 septembre. L'un des principaux points de préoccupation reste les retraites agricoles, pour lesquelles les avancées attendues semblent remises en question…

Sur les retraites, rien n'est encore acquis
La présidente de la SDAE 89, Marie-Jeanne Rondeau, a la désagréable impression que, chaque année, les mêmes choses sont dites sur les retraites agricole, mais que le dossier n'avance guère.

La Section des anciens exploitants agricole (SDAE) de l'Yonne avait choisi de faire intervenir, pour son assemblée générale du 11 septembre au lycée agricole de La Brosse, Maryse Belliau. S'exprimant au nom de la Chambre des notaires de l'Yonne, cette professionnelle était venue parler des multiples solutions en termes de valorisation et de transmission d'un patrimoine agricole. Une thématique loin d'être inutile alors que ces anciens exploitants se posent de plus en plus de questions quant au devenir de la réforme des retraites, appelée de leurs vœux depuis de nombreuses années, et qui pourrait bien à nouveau être remise en question… C'était l'une des grandes préoccupations mises en avant le 11 septembre par la SDAE 89 emmenée par sa présidente, Marie-Jeanne Rondeau. De fait, l'instabilité politique actuelle, couplée au constat d'un déficit important des comptes publics, fait craindre que la réforme, qui devait prendre en compte les 25 meilleures années dans le calcul des retraites agricoles, et dont l'entrée en vigueur devait intervenir au 1er janvier 2026, pourrait être reportée à 2028. C'est d'autant plus préoccupant que, comme le soulignait Marie-Jeanne Rondeau, « nous ne travaillons pas que pour nous : nous œuvrons aussi pour que les actifs actuels bénéficient d'une retraite améliorée ». Néanmoins, elle établissait aussi un constat amer : « sur les retraites, on a l'impression que, tous les ans on redit la même chose et que ça n'avance pas ».

Être présents pour les élections

En écho, et en lien avec l'intervention de Maryse Belliau, Jean-Pierre Bouron, 1er vice-président de la section, soulignait que le contexte de transmission des exploitations, est aujourd'hui « parasité par des surenchères pas toujours connectées avec la réalité des prix ». Daniel Hardoin, le second vice-président de la SDAE 89, rappelait une autre action, annexe, mais là aussi destinée à réaffirmer le poids des retraités agricoles, dans le cadre des élections aux Chambres d'agriculture qui vont intervenir en janvier 2025 : « nous sommes montés au créneau, au printemps, pour que les retraités puissent voter à ces élections alors qu'il était prévu de ne pas permettre le vote à des personnes étant retraitées depuis plus de 12 ans. Nous avons obtenu gain de cause ». Hélène Dapvril, représentante de la FDSEA 89 et présidente de la MSA dans le département, précisait d'ailleurs que les listes provisoires allaient être envoyées dans les mairies fin septembre et que les gens pourront consulter leur inscription sur ces listes entre le 1er et le 10 octobre. « N'oubliez pas, ajoutait-elle, qu'après les élections de Chambres aura aussi lieu un scrutin pour la MSA au printemps 2025 : les anciens ont tous leur place dans ces instances ! » Un message également porté par Jean-Baptiste Thibault, vice-président de la Chambre d'agriculture, insistant sur le rôle essentiel de lien assumé par les Chambres d'agriculture entre tous les acteurs agricoles, y compris les retraités. Sur le thème de l'avenir de la réforme des retraites agricoles, la députée nouvellement élue de la seconde circonscription de l'Yonne, Sophie-Laurence Roy (RN), présente à l'assemblée générale, a indiqué préparer une question qu'elle posera à l'Assemblée nationale.

Motion spéciale sur les services publics

Au-delà de la question des retraites ou des élections de Chambres et à la MSA, d'autres préoccupations étaient exprimées lors de l'assemblée générale, notamment pour ce qui concerne la qualité de vie en milieu rural pour les personnes âgées. Ce point a fait l'objet d'une motion spéciale par laquelle les membres de la SDAE 89 réclament des dotations spécifiques pour l'accès aux services publics en milieu rural afin de vaincre l'isolement, des mesures pratiques pour garder un contact simple avec le monde médical et pour une meilleure couverture du territoire par les professions médicales, une meilleure reconnaissance des aidants et enfin une loi « dépendance » prévoyant les financements nécessaires à une meilleure prise en charge du vieillissement. Les anciens exploitants songent également à la pérennisation de leurs actions en mettant en place un plan d'action « Jeunes retraités » destiné à faire en sorte que la section se renouvelle avec de nouveaux arrivants. Les anciens sont enfin revenus sur les temps forts de l'année écoulée, marquée par un voyage en Albanie au mois de juin. Pour 2025, c'est le Pays basque qui s'annonce comme prochaine destination, ainsi qu'une journée conviviale du côté de Brienon-sur-Armançon. Dernier point d'ordre pratique : la cotisation à la SDAE 89 va augmenter de 5 euros en 2025 et pour les années suivantes, le pourcentage d'augmentation sera le même que celui appliqué pour l'adhésion à la FDSEA.

Nouvelle animatrice

Nouvelle animatrice

La SDAE 89 peut désormais s'appuyer sur les services d'une nouvelle animatrice en la personne de Bérénice Mesona. Elle a été présentée à l'ensemble des adhérents lors de l'assemblée générale du 11 septembre.