Passage de la flamme olympique
Une expérience « hors du temps » pour Églantine Borgnat
Ils étaient 115 à porter la flamme olympique lors de son étape dans l’Yonne, le 11 juillet. Parmi eux, Églantine Borgnat, viticultrice à Escolives-Sainte-Camille, que nous avions déjà rencontré en février. Elle revient sur cette expérience unique dans une vie.
En février, lors de notre rencontre, Églantine Borgnat, viticultrice à Escolives-Sainte-Camille, parlait de sa « fierté » d’avoir été choisie comme porteuse de la flamme olympique, lors de son passage dans l’Yonne.
Après de longs mois d’attente, le moment était venu pour Églantine Borgnat, qui s’est élancée d’Avallon, comme deuxième relais, le jeudi 11 juillet. « C’était un moment exceptionnel, qui restera gravé dans ma mémoire tout au long de ma vie », confit-elle.
« Lorsque l’on prend le relais de la flamme, on se retrouve un peu comme dans une bulle. On est concentré sur toutes les consignes que l’on doit respecter. Il y a un gardien de la flamme qui nous guide sur la cadence à suivre, par exemple, mais on ne l’entend pas toujours très bien avec le bruit ambiant », rit-elle. « Il se vit énormément de choses autour de nous. C’est une expérience assez transcendante car on est à la fois dans cette bulle qui nous isole un peu, mais en même temps on ressent la grande unité liée à ce symbole, qui est la flamme, à sa transmission, ses valeurs de paix et de solidarité. J’avoue avoir plané un peu toute la journée », rit-elle encore.
L’impression de « flotter »
Églantine Borgnat poursuit en nous racontant les coulisses de cet événement. « Quelques minutes avant de recevoir la flamme, on se positionne à l’endroit du relais, dans la rue, qui est indiqué par une étiquette avec un numéro correspondant à celui arboré sur le t-shirt, avec la torche en main qui est éteinte. On peut échanger avec le public présent et prendre quelques photos avec les gens. Mais il faut savoir que l’une des principales directives est que l’on n’a pas le droit de confier la torche à quelqu’un d’autre, elle nous est propre », dit-elle. « Une fois que le porteur de flamme précédent arrive, un gardien de la flamme vient actionner la cartouche de gaz de la torche que je porte pour qu’elle puisse recevoir la flamme et s’allumer à son tour. Il y a tout un protocole de transmission à suivre. Par exemple : on reçoit la flamme de la main gauche et on la transmet de la main droite. Une fois la torche allumée et les photos prises, je peux ensuite m’élancer avec la flamme ».
Trottiner, marcher, les deux sont permis, mais la sensation était différente pour Églantine Borgnat, qui avait plutôt la sensation de « flotter ». « Chaque relayeur fait 200 m avec la flamme. Ce moment est hors du temps. On a l’impression que cela passe à la fois très vite et que cela dur en même temps une éternité. C’est très paradoxal ».
Elle ajoute : « On ne sait plus vraiment où on est à ce moment-là, on est très concentré sur ce qu’on a à faire, mais cela ne nous prive pas d’une certaine émotion avec l’accueil qu’il y a autour, de la part du public, pour la flamme. C’est vraiment très intense ».
Habituellement, les porteurs de flamme peuvent repartir avec leurs torches en guise de souvenir, ce qui n’était pas le cas cette année. Pour la première fois, le comité olympique a choisi de produire une quantité limitée de torches (2 000 au total) pour réduire l’empreinte carbone (les torches sont alors réutilisées d’un relais à l’autre). « En revanche, on nous offre en cadeau le cœur de la torche, aussi appelé l’équateur, qui est gravé Paris 2024 et numéroté. On garde également la tenue officielle des relayeurs ».
Mais pour les porteurs, le plus beau cadeau reste celui d’avoir eu le privilège d’être choisi pour porter la flamme olympique. Et ça, ça n’a pas de prix.