Production porcine
Un collectif d'éleveurs pour fournir les cantines scolaires
Afin de répondre à la demande de la restauration collective, des producteurs de porcs ont créé une association, « Les cochons Bourguignons, collectif d’éleveurs bio ». Regroupant quatre sociétés (deux Icaunaises et deux Côte-d’oriennes), l’association fournit en viande de porc des cantines scolaires de la région, ce qui leur permet d’apporter une stabilité financière à leurs exploitations.
C’est un projet qui a commencé à se former il y a un peu plus de deux ans. « Tout est parti d’une étude sur la filière porcine en AB faite par BioBourgogne BFC (qui aujourd’hui coordonne le projet), pour obtenir des informations sur la production et les débouchés des éleveurs. Cette étude a révélé que beaucoup d’éleveurs, dont je fais partie, travaillent avec des cantines scolaires mais que des producteurs seuls peinent à fournir les grosses structures tels que les collèges, les lycées ou les cuisines centrales », débute Sébastien Meunier, éleveur de porcs (la ferme du Chaudron) aux Sièges. « Toutefois, la demande est forte et il n’existe pas d’offre en porcs bio régionale pour ces établissements. Alors, c’est là qu’on s’est dit, avec quelques éleveurs, « pourquoi ne pas créer un projet ensemble pour aller sur ce débouché, car nous tous réunis, on a un nombre de cochons suffisant pour répondre à ce type de demande » ».
C’est comme cela qu’est né le projet, jusqu’à la création de l’association « Les cochons Bourguignons, collectif d’éleveurs bio » en juin 2023, dont fait partie La ferme du Chaudron, ainsi que trois autres sociétés : Le cochon de Montgré (d’Arnaud Marquant) à Nitry, Un groin de paradis (de Sébastien et Nicolas Trapet), à Quemigny-Poisot, en Côte-d’Or, et l’Earl de la Creusotte (de Claude Nocquard), à Darcey, en Côte-d’Or.
Apporter une stabilité financière aux éleveurs
À travers ce projet, l’objectif pour les éleveurs, outre celui de fournir de la viande de porc bio de qualité à la restauration collective, est d’apporter une stabilité financière à leurs exploitations, « grâce à une rémunération juste, ce qui est important pour nous, surtout lorsque l’on sait que le marché du porc bio subi une baisse significative depuis deux ans », poursuit Sébastien Meunier. « L’avantage avec la restauration collective, c’est qu’on a souvent des contrats sur un ou deux ans. Cela nous assure donc un débouché pour nos productions et une rémunération fixe sur cette période, au minimum ».
Mais avant de lancer officiellement le projet, il a fallu se structurer. « On avait les cochons, ce qui était déjà bien, mais qui pour faire la logistique, la transformation, quel abattoir, quels débouchés ? On s’est alors réunis pour trouver des réponses à ses questions et mettre en place un projet viable. Aujourd’hui, on travaille avec la maison Huguier Frères, située à Pont-Sainte-Marie, (près de Troyes dans l’Aube), pour la partie transformation, et avec le réseau Manger Bio BFC pour la partie commerciale et la livraison des établissements. Quant à la logistique concernant le transport des cochons vivants jusqu’à l’abattoir Sicaba (également à Pont-Sainte-Marie), c’est moi qui m’en occupe ».
Grâce à cette association, les éleveurs de porcs peuvent désormais répondre à des commandes de gros volumes. « Pour cette année de lancement, nous avons fourni l’équivalent d’environ 3 tonnes de produits (environ 40 cochons). C’est encore trop peu, mais nous avons répondu à des marchés publics avec Manger Bio BFC pour lesquels on espère être retenus pour véritablement lancer la machine. On a la capacité de pouvoir fournir 2 000 cochons sur l’année à travers l’association, pour nourrir des cantines scolaires de la région ».
L’éleveur l’assure : « On est prêt à cela ». Les cantines savent donc désormais qui contacter pour passer leurs commandes de viande de porc labellisée AB.