À Ladoix-Serrigny, en Côte-d’Or, la tonnellerie Cadus vient de lancer un fût dont la particularité est qu’il est « 100 % made in Bourgogne », dans les matériaux nécessaires à sa fabrication. Ceci dans une logique d’affichage écoresponsable.
Il existe plusieurs manières d’innover. Le plus souvent c’est par le lancement d’une nouvelle technologie. Mais parfois, l’innovation réside dans le mode de fabrication d’un produit. C’est la voie qu’a choisie la tonnellerie Cadus, à Ladoix-Serrigny, en Côte-d’Or. Le 11 juillet, elle présentait un nouveau fût, baptisé 47.07 (en référence aux coordonnées GPS de la tonnellerie), et l’allusion géographique n’est pas anodine : ce fût présente la particularité d’être « 100 % made in Bourgogne ». C’est donc un produit qui, dans son mode de fabrication, ambitionne de réduire considérablement son empreinte carbone, en utilisant du bois des forêts nivernaises et des cerclages métalliques fabriqués en Saône-et-Loire, chez Girondor Industrie. Un fût « de proximité » en quelque sorte ! (voir encadré). Cadus produit entre 16 000 et 18 000 fûts par an et emploie une quarantaine de salariés. L’entreprise est très présente sur les marchés exports : les États-Unis représentent, à eux seuls, un tiers de ses ventes. Sur le total de production, le fût 47.07 pourrait représenter, selon Benjamin Le Berre, nouveau directeur de la tonnellerie, en poste depuis janvier, environ un millier d’unités : « il constitue un complément de gamme, mais toute notre gamme ne pourrait être réalisée de cette manière-là ».
Logique de réduction de réduction de l’empreinte carbone
« La tonnellerie Cadus, poursuit-il, essaye de penser la manière dont elle se situe dans son environnement et dans ce qu’elle va produire. Pour chaque fût que nous vendons dans le monde, nous replantons un arbre, dans le cadre d’un partenariat avec les pépinières Naudet. Nous n’achetons que du bois français. Nous utilisons du géochanvre fabriqué dans l’Yonne plutôt que du carton pour protéger les fûts lors des transports ». Le fût présenté le 11 juillet s’inscrit pleinement dans cette logique et dans la volonté, exprimée par certains clients vignerons de la tonnellerie, de travailler de manière plus écoresponsable. C’est aussi en adéquation avec le plan de réduction de l’empreinte carbone de l’ensemble de la filière, mis en place par le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) (voir article ci-dessus). Les tarifs de ces fûts sont identiques à ceux fabriqués avec des bois provenant d’autres régions de France : « Le ticket d’entrée pour l’écoresponsabilité ne doit pas se payer chez le client » conclut Benjamin Le Berre. Le premier de ces fûts a été vendu au domaine Françoise André, à Beaune.
130 km au maximum
Les matériaux nécessaires à la fabrication du fût 47.07 accomplissent, au maximum, 130 km pour arriver jusqu’à la tonnellerie Cadus. Le chêne provient des forêts de la Nièvre (maximum 130 km), la farine pour assurer les jointages et l’étanchéité du tonneau vient de Chorey-les-Beaune, (3 km), le cerclage est fabriqué chez Girondor, à Chalon-sur-Saône (27 km) et les emballages (toiles en paillage de chanvre), proviennent de chez Géochanvre, entreprise de l’Yonne, à Lézinnes (100 km).
