Tonnellerie
En France, une progression en trompe-l'oeil

D'après communiqué
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La Fédération des Tonneliers de France a publié le bilan d’activité de ses 57 entreprises adhérentes pour l’exercice allant d'avril 2023 à mars 2024. Si les chiffres d'affaires progressent, c'est avant tout l'effet d'une répercussion de l'augmentation des prix du bois.

En France, une progression en trompe-l'oeil
La tonnellerie française reste la meilleure du monde, ce qui ne l'empêche pas de craindre les effets économiques de la mauvaise vendange 2024.

Le secteur de la tonnellerie en France est un poids lourd pourtant méconnu de l'industrie. Notre pays est le leader mondial de la production dans ce domaine, devant les États-Unis, avec une part de marché qui était de 32 % en 2019. La Fédération des Tonneliers de France, qui rassemble 57 entreprises du secteur, vient de publier le bilan de l'activité sur un an, entre avril 2023 et mars 2024. Pour Magdeleine Alleaume, sa présidente, les résultats montrent deux choses : « la hausse apparente du chiffre d’affaires global du secteur est liée à la répercussion progressive des hausses des prix du bois sur les prix de vente et masque un volume d’activité en sensible contraction. Cette forte augmentation des cours du chêne français a été portée par une dynamique d’exportation intense des grumes, combinée à une baisse des volumes disponibles à la vente ». Par ailleurs, pour la présidente des tonneliers, le métier subit, comme le secteur viticole, l’influence des conditions climatiques : « Le mildiou, le manque de soleil et le gel ont frappé durement de nombreux vignobles. Les projections prudentes (…) laissent envisager la confirmation de la contraction constatée cette année ». Les résultats des vendanges confirment effectivement ces craintes.

Le marché français encore porteur

Avant ces vendanges, toutefois, le bilan de la Fédération montrait effectivement un chiffre d’affaires en hausse de 2 %, à 567 millions d'euros. Une progression notamment portée par les ventes en France (+5 %) alors que l'export a stagné à +0,5 %. Néanmoins, les volumes de tonneaux vendus sont en baisse de 6 %, avec 640 600 unités. En termes de parts de marché, la France reste en tête, que ce soit en valeur (33 %) ou en volume (36,5 %). Derrière suivent les États-Unis, l'Espagne, l'Italie et l'Australie. Les grands contenants représentent plus de 32,5 millions d’euros de chiffre d’affaires (-1,1 %) pour 2 027 unités vendues (-8,4 %). Outre un recul de leur usage, on constate sur cet exercice que la taille moyenne des grands contenants a baissé par rapport à l’exercice précédent. Sur la question des prix du bois en hausse, la profession s'affirme en tout cas prête à collaborer étroitement avec l’ensemble des acteurs de la filière afin de garantir un approvisionnement en grumes équitable et suffisant. La tonnellerie française demeure malgré tout consciente que dans un contexte de mauvaise récolte viticole, du moins en France, il lui faudra faire preuve d’adaptation et de résilience pour accompagner les évolutions des demandes, tant sur le marché national qu’à l’export.