Depuis 2016, les points d’accueil France Services se développent en France et sont aujourd’hui 2 600 répartis sur le territoire. Structures fixes ou itinérantes (bus), elles sont devenues indispensables aux habitants des zones rurales.
Déclarer ses impôts, faire une demande d’allocation ou de chèque énergie… les démarches les plus courantes ne sont pas évidentes à réaliser partout. C’est encore le cas pour de nombreuses communes rurales, dans lesquelles les accès aux services administratifs sont encore limités. Les maisons France Services interviennent en ce sens, à trente minutes de route maximum des usagers.
Écoute et accompagnement
Georgiana Epure est responsable du réseau France Services dans la communauté de communes d’Ambert-Livradois-Forez, dans le Puy-de-Dôme, depuis 8 ans. Elle l’observe chaque jour : les usagers sont soulagés par la présence de France Services à proximité de leur domicile. Ces maisons sont un lieu d’accueil permanent. « Nous travaillons avec onze partenaires, dont la DGFiP (finances publiques), La Poste, la CAF, France Travail ou encore la MSA, le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires… », liste la responsable. « Ces services existent en milieu rural, mais sont souvent surchargés. Les modalités et l’amplitude d’accueil ont aussi beaucoup évolué, c’est pourquoi les usagers se tournent maintenant vers nous », ajoute-t-elle. Alors que certains grands bourgs du département ne comptent pas plus de 2000 habitants et certaines communes moins de 400, les porteurs de projet pour l’installation de maisons France Services sont multiples. « Il peut s’agir de la mairie, d’associations, de La Poste ou encore de la MSA. Chez nous, la première maison a pris place en 2005, à Viverols, avant d’être labellisée France Services », précise Georgiana Epure. D’ailleurs, la communauté de communes a analysé la fréquentation des maisons de services. « Les personnes de plus de 60 ans représentent 50 % des usagers. L’autre moitié fait partie de la tranche d’âge juste en dessous », précise la responsable.
« On retrouve de l’humain »
Population vieillissante et ère du numérique, l’administration dématérialisée est loin d’être adaptée à tous. Au-delà d’un manque d’accès aux services, c’est aussi une réelle fracture numérique qui impacte une grande partie de la population rurale au quotidien. « Réaliser une demande de prime énergétique en ligne, c’est presque mission impossible quand on n’a pas de bases en informatique », explique-t-elle. Les bénéficiaires des maisons France Services s’y rendent donc très régulièrement. C’est le cas de Michèle Leclercq, usagère depuis 2019. « Je ne sais pas ce que je ferais sans cette aide à proximité », assure-t-elle. Habitante du bourg depuis 2019, la retraitée de 67 ans a fait appel de nombreuses fois au personnel de France Services. « Mon dossier retraite a été construit par une personne de la maison de services. Elle a passé un temps fou à s’occuper de moi, et j’étais loin d’être la seule. Cette maison permet d’avoir de l’aide mais également d’être écouté, entendu. On retrouve de l’humain », affirme Michèle Leclercq. D’autant plus que les missions des agents ne se résument pas à de l’aide administrative : France Services fait office de porte d’entrée à certains services communautaires difficiles d’accès des communes rurales, tels que la vie associative ou culturelle. « Ils organisent régulièrement des activités culturelles, des « cafés numériques », ou encore des séances bien-être. Cela permet, au passage, de créer de précieux liens », ajoute-t-elle. Pour Michèle Leclercq comme pour de nombreux usagers, le constat est très clair : les points d’accueil France Services représentent un accès à de nombreux services mais également aux clefs permettant d’y accéder. Un outil devenu indispensable au quotidien.