Étangs de France Nivernais-Morvan
Une chance pour l'avenir
Le 5 avril, à Sauvigny-les-Bois, l’association des Étangs de France Nivernais-Morvan tenait son assemblée générale. Pour l’occasion, une conférence sur l’avenir des étangs était organisée.
L’association des Étangs de France Nivernais-Morvan organisait son assemblée générale le 5 avril à Sauvigny-les-Bois, avec comme maître mot : la gestion des étangs comme levier indispensable pour l’avenir. Afin de développer ce thème, une conférence était organisée avec l’intervention de Pascal Bartout, professeur des Universités en géographie, directeur du département de géographie à l’Université d’Orléans. Jean De Gesnais, président de l’association, insiste : « nous avons un patrimoine à préserver. Dans la Nièvre, près de 9 étangs sur 10 ne sont pas vidangés. Or, les étangs ont une valeur indéniable pour l’avenir. Il faut donc trouver des moyens divers pour les valoriser puisque nous ne pouvons plus compter sur la production piscicole ». Avant de détailler ces nouvelles pistes, il précise : « il est nécessaire de remettre la science au cœur des actions afin de nous extirper de préjugés. Avec l’intervention de Monsieur Bartout, quelques vérités ont été remises à plat notamment via la transversalité des étangs (liens avec les nappes, mais aussi les environnements qui attenants). De plus, il est revenu sur le fait que la surévaporation dont certains accusent les étangs, n’est pas prouvée par la science. Avec ces éléments scientifiques, nous pouvons donc envisager l’avenir sur de bonnes bases ».
Multiples usages
Pour lui, de nombreux leviers sont à mettre en avant pour obtenir un soutien des services publics dans la remise en état des étangs nivernais : « Avec les sécheresses successives, nous devons nous attendre à compter plus d’incendies. De ce fait, les étangs peuvent devenir une réserve pour les pompiers. Toujours en prenant en compte la modification climatique et la raréfaction de la ressource en eau, ils peuvent devenir des solutions pérennes pour l’abreuvement des animaux d’élevage. Toujours pour ce volet, ils peuvent aussi permettre la mise en place de systèmes d’irrigation pour maintenir les cultures fourragères durant les périodes les plus arides. Je pense qu’un stock d’eau sera toujours plus efficace qu’une assurance récolte afin de consolider l’avenir. Enfin, il faut rappeler que les étangs sont des oasis pour la flore et la faune sauvage… En somme, stocker les eaux excédentaires d’hiver pour les réutiliser l’été, semble, pour nous, du bon sens ». Il conclut : « Croire que la nature sera plus authentique si nous retirons les traces des hommes sur cette terre est une erreur. C’est la main intelligente de l’homme, guidée par la science et empreinte de pragmatisme, qui doit accompagner les milieux naturels pour les préserver. Nous avons des solutions pour envisager l’avenir plus sereinement, faudrait-il encore avoir un soutien des pouvoirs publics ».
Avancer par l’action
Outre ces éléments, le rapport d’activité de l’association a été présenté durant l’assemblée générale. Parmi les rendez-vous à noter, Jean De Gesnais est notamment revenu sur une rencontre avec le Préfet de la Nièvre ainsi que la Direction Départementale des Territoires pour évoquer les enjeux divers comme la propriété de l’eau, les cartographies, les analyses techniques. La question du cormoran a aussi été abordée durant l’année avec la tenue d’un comité de suivi dédié – en partenariat avec la Fédération de pêche 58 : « Depuis deux ans, l’État a renoncé à défendre notre cause » stipule Jean de Gesnais. Il a également évoqué la journée des Étangs 58 du 9 juin avant de poursuivre sur les autres événements ou rencontres : « Nous avons des liens forts avec d’autres associations notamment celle des Moulins. Nous devons nous unir pour faire entendre à tous que les étangs sont une pierre à l’édifice de notre avenir… ». Enfin, Jean De Gesnais a rappelé à ses adhérents : « notre raison d’être est de vous aider ». Dans cette optique, une journée de formation, gratuite, était proposée le 17 mai au Legta de Château-Chinon. Renseignements auprès du Cerd à cerd@wanadoo.fr ou au 03 86 85 02 10.
Bon à savoir
L’association a profité de son assemblée générale pour rappeler deux points réglementaires importants :
- Tout plan d’eau doit être connu par l’administration via une déclaration d’existence.
- Tout étang doit être régulièrement vidangé – au maximum tous les quatre ans. Avant toute intervention, la DDT doit être avisée.