Le Gaec Ferme du Colombier (Chitry-les-Mines) a obtenu l'agrément « Bienvenue à la ferme » en mars. Pour les exploitants, Clémence et Clément Pascal, cela est un pas de plus vers le lien avec le grand public.
Cette année, Clémence et Clément Pascal (Gaec Ferme du Colombier à Chitry-les-Mines) ont reçu l’agrément « Bienvenue à la ferme ». Ils rappellent : « Nous réfléchissions à cela depuis les débuts de notre installation afin d’acquérir une certaine visibilité auprès du public tout en étant transparents sur nos pratiques. Par manque de temps, nous n’avons passé le pas que récemment. La démarche est assez simple surtout avec l’accompagnement de la Chambre d’agriculture de la Nièvre ».
Pour mémoire, Clément s’est installé en 2016, en double actif jusqu’en 2018. Puis, il est rejoint par Clémence en 2022. Tous deux âgés de 30 ans, ils sont à la tête d’un cheptel de 80 chèvres (Alpines Saanen, avec environ 30 chevrettes de renouvellement), 350 poules pondeuses et une quinzaine de ruches. Ils précisent : « notre atelier principal se concentre autour des chèvres et de la transformation du lait en crottins, petits Colombiers, fromage blanc, yaourts, tomme, etc. ». L’installation était une « évidence, car nous aimons travailler avec les animaux. De plus, nous gérons notre temps de travail comme nous le souhaitons ; une liberté qui n’a pas de prix ».
De la main à la main
Question commercialisation, là encore ils évoquent la vente directe comme coulant de source : « Cela nous permet de fixer nos prix et d’éviter les intermédiaires pour conserver le contact avec nos clients. Ce dernier point est indispensable car nous n’envisageons pas notre métier autrement. De plus, c’est grâce à leurs retours que nous pouvons faire évoluer nos produits ». Ainsi, ils retrouvent leur clientèle à la ferme (du mercredi au samedi de 17 heures à 19 heures) et sur les marchés (de 8 heures à 12 heures : jeudi : Lormes ; vendredi : Corbigny ; samedi : Avallon ; dimanche : Quarré-les-Tombes) : « 90 % de notre production part en vente directe » précisent-ils. Outre la qualité des produits, d’autres paramètres entrent en ligne de compte pour conquérir la confiance de leurs clients : « Nous essayons de leur offrir un accueil chaleureux et nous essayons de répondre à leurs questions. Quand ils viennent dans l’exploitation, nous faisons visiter les lieux avec plaisir. Nous n’avons rien à cacher et parfois il est intéressant de partager la réalité de notre métier et de remettre certaines vérités en place. Bien évidemment certaines sont plus ou moins bien accueillies comme le fait que la majorité de nos chevreaux partent à l’abattoir. Mais, en leur expliquant, ils finissent par comprendre que pour nous aussi ces moments ne sont pas agréables. Nous partons du principe que mieux vaut diffuser les bonnes informations que de laisser certains préjugés se colporter ». Dans cette veine de transparence, le réseau « Bienvenue à la ferme » est un atout : « c’est une manière supplémentaire d’attester de la qualité de notre production tout en attirant l’œil d’un plus large public ».
Retour aux fondamentaux
Cette attention particulière portée à la confiance des consommateurs, Clémence et Clément l’expliquent : « Aujourd’hui, le consommateur se rend de plus en plus compte que leur acte d’achat a une véritable importance pour l’avenir de l’agriculture française et, par ruissellement, de la vie dans les territoires ruraux. À ce comportement, qui prend de l’ampleur, s’ajoute un autre : le manger mieux manger moins. Nous sommes persuadés qu’en communiquant sur nos métiers, nos problématiques et en ouvrant nos fermes au public, nous pourrons aller encore plus loin pour nos exploitations. Une partie de notre futur est donc entre nos mains ». Si pour le moment il est encore tôt pour connaître les retombées précises de l’agrément « Bienvenue à la Ferme » pour le Gaec Ferme du Colombier, Clémence et Clément ont encore quelques projets : « dans les environs nous comptons nombre de résidences secondaires avec beaucoup de pommiers dont les fruits ne sont pas récoltés. Ainsi, nous allons essayer de proposer un ramassage et une transformation en jus. L’idée étant de ne rien perdre de ce que la nature peut offrir. En parallèle, nous pensons acquérir un peu plus de poules, mais rien n’est acté pour le moment car nous sommes tout de même assez occupés ». Ils concluent : « l’agriculture est une passion, fatigante, prenante mais qui tire vers le haut. C’est sûrement pour cela qu’elle nous anime autant ». Renseignements : clement.pascal94@hotmail.fr ou au 06 87 29 30 38 ; pour le réseau « Bienvenue à la ferme » : Clémence Guillaumet à clemence.guillaumet@nievre.chambagri.fr ou 06 47 86 89 21.