Élevages ovins
Une histoire sans nom
De nouvelles attaques de loup ont eu lieu ces derniers jours à Censerey, Jailly-les-Moulins, Boussey et Écutigny. Les éleveurs ont ré-exprimé leur ras-le-bol samedi à Dijon.

Dans un monde de Bisounours, le loup a certainement sa place. Mais pas là. « Les attaques se multiplient dans le département, il devient impossible de travailler et d’élever nos animaux », déplore Hubert Mony, éleveur à Francheville et président du syndicat d’élevage ovin. Au lendemain d’une nouvelle attaque, cette fois-ci à Écutigny, le syndicat côte-d’orien avait donné rendez-vous le 13 mars à Dijon. Soixante-dix personnes ont répondu à l’appel et se sont rendues Place de la République afin d’y « exposer » les 14 brebis tuées quelques heures plus tôt chez Pierre Largy, histoire de sensibiliser le grand public à cette énorme problématique. Les cadavres ont ensuite rejoint l’entrée de la préfecture. Plusieurs éleveurs ont profité de l’occasion pour échanger avec le secrétaire général de l’établissement. Le ras-le-bol du terrain a une nouvelle fois été relayé. « Nous devons régler ce problème au plus vite », insiste Fabrice Genin, président de la FDSEA21, qui demande une nouvelle fois des prélèvements immédiats. « Il n’est pas possible de cohabiter avec le loup, nous le redisons ici. Nos revendications resteront les mêmes, elles ne bougeront pas d’un seul millimètre. Il faut aussi des indemnités rapides et systématiques », poursuit le responsable syndical. « Si rien n’est fait, nous reviendrons ici chaque samedi avec les brebis qui auront été tuées durant la semaine, nous leur communiquerons le numéro de l’équarrissage », prévient pour sa part Hubert Mony. Le président du syndicat d’élevage ovin rappelle que 100 brebis sont mortes depuis la mi-décembre, 80 sont blessées. Hubert Mony avait obtenu, fin janvier, la possibilité de réaliser un tir de défense sur sa propriété, mais cela ne suffit pas : « nous avons surveillé le loup nuit et jour pendant trois semaines sur notre temps de travail, mais nous ne l’avons pas vu. Il court toujours et il continue à tuer. Il y a urgence avec l’approche de la mise à l’herbe de nos ovins ».