La Chambre d'agriculture de Côte-d'Or a organisé récemment une session de formation à destination des exploitants qui souhaitent s'engager sur de la production d'énergie avec panneaux solaires. En l'espèce, les éclairages apportés se sont avérés très utiles.

La production d'énergie à partir de panneaux solaires, sur bâtiments ou dans le cadre d'activités agrivoltaïques conjuguant production énergétique et agricole, réclame un minimum de préparation. Le secteur, en pleine expansion, attire de nombreux acteurs, pas tous honnêtes. D'où l'importance de savoir où l'on met les pieds avant de s'engager : c'est ce que proposait la Chambre d'agriculture de Côte-d'Or, début décembre. Cette session de formation (la 3è du genre) permettait aux participants de se mettre en tête le contexte, les enjeux et les perspectives de développement des énergies renouvelables. Il s'agissait aussi de comprendre le fonctionnement des panneaux solaires, leur conception et leur installation, le potentiel de production… Dans un second temps, les agriculteurs présents pouvaient évaluer leurs possibilités de production, en fonction de leurs critères propres, en simulant leurs projets. Tout projet agri ou photovoltaïque ne peut se concevoir qu'en étant accompagné d'une approche claire de sa rentabilité prévisionnelle, en prenant en compte les différents modes de valorisation de l'énergie produite (vente totale, autoconsommation avec vente du surplus…) ainsi que les charges et l'investissement. La formation apportait également des notions sur les réglementations applicables aux installations en toiture ou sur sol et d'importants éclairages sur les nombreux aspects juridiques qui se rattachent à ces projets. Elle offrait d'ailleurs la possibilité d'échanger, en visio, avec une juriste-fiscaliste de CERfrance pour répondre à toutes les questions. La prochaine formation sur l'agrivoltaïsme est programmée pour le jeudi 6 février.
Note de bas de page : Renseignements : Corine Garnier-Penning au 03 80 68 66 28 ou par mail : corine.garnierpenning@cote-dor.chambagri.fr
« Besoin d'un regard extérieur »
Gwenaël Ehret est exploitant à Duesme, dans le nord de la Côte-d'Or, avec son frère, Vivien. Ils sont en cours de reprise de l'exploitation familiale en polyculture-élevage. Dans ce cadre, ils sont en quête de diversification de leurs revenus et le photovoltaïsme en fait partie : « nous avons des toitures de bâtiments vieillissantes et nous avons le projet d'agrandir les bâtiments et de s'appuyer, pour cela, sur l'installation de panneaux photovoltaïques. On a fait le choix de se former parce qu'on n’y connaissait rien. On avait besoin d'un regard extérieur alors que nous avons fait établir plusieurs devis. La formation nous a permis d'avoir de vrais éléments de comparaison et de faire un tri entre les différents acteurs qui nous ont approchés. Elle a très bien répondu à nos attentes».
« Une vision claire de notre projet »
Bénigne Thomassin a repris la ferme familiale à Nesle-et-Massoult en créant un troupeau de vaches allaitantes charolaises. La croissance de l'exploitation fait qu'aujourd'hui, elle est un peu à l'étroit dans les bâtiments de stockage de fourrage existants, d'où la nécessité d'en construire d'autres et d'utiliser le photovoltaïsme comme levier de financement pour cette évolution : « cette formation me permettait de savoir si la solution d'un bâtiment photovoltaïque était viable et pertinente économiquement. On avait toujours les points de vue des constructeurs de bâtiments, mais on avait besoin d'un regard plus objectif et neutre. La formation nous a permis de faire une étude de rentabilité : on a pu calculer ce que les panneaux allaient produire sur notre site d'exploitation. Nous avons aussi eu des informations sur la législation. Par exemple, parmi les points sur lesquels nous devons être vigilants lors de l'établissement des devis, figurent les durées de garantie des onduleurs, qui sont variables. On a pu prendre conscience du fait qu'il existe des différences de qualités de panneaux photovoltaïques. On en est ressortis avec une vision plus claire de notre projet. La formation m'a renforcée dans l'idée que c'est intéressant. »