FDSEA-JA de Côte d'Or
Pour une production qui rémunère durablement ses agriculteurs

FDSEA-JA
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Pour une production qui rémunère durablement ses agriculteurs

Les normes, réglementations environnementales, zonages divers, enregistrements et justificatifs en tous genres s’empilent toujours plus, bien que nos politiques déclarent qu’ils veulent la simplification tout autant que nous.
Oui, il nous faut préserver l’environnement, mais nous devons le faire en maintenant une production agricole économiquement viable qui contribue à assurer notre souveraineté alimentaire.
Ainsi, en premier lieu, nous refusons la contrainte pour la contrainte : lorsque des efforts sont faits, ils doivent aboutir à de vrais résultats sur l’environnement, pas à un formulaire de plus. La réglementation et son application doivent être pragmatiques, claires, accessibles, et ne pas être un boulet économique supporté uniquement par les exploitations agricoles
Pragmatisme
Protéger en interdisant tout, c’est facile, mais ça n’a jamais nourri personne. Il faut donc protéger, mais dans le cadre du maintien de nos productions et de nos exploitations, et donc de notre compétitivité, car sans revenu, il n’y aura plus d’agriculteurs. C’est la raison pour laquelle nous défendons la réintroduction dans les textes de la souveraineté alimentaire comme un objectif primordial pour notre pays et pour l’Union Européenne. En complément, nous continuons à porter le « pas d’interdiction sans solution économiquement viable ! ». En pratique, cela signifie qu’il faut laisser le temps de la recherche d’alternatives (interdictions de phytos, menaces sur le prix des engrais ou la taxation du GNR…) et s’assurer de leur efficacité et de leur coût. Lorsque des solutions techniques non compétitives existent, elles ne sauraient être imposées si nous ne pouvons pas nous assurer en retour que les produits qui ne respectent pas les mêmes normes ne seront pas importés. En 2024, les mobilisations ont enfin permis la création du PARSADA, du comité des solutions et des améliorations majeures pour l’avenir d’Écophyto, mais ce n’est qu’un premier pas que nous aurions préféré obtenir sans avoir besoin de bloquer les autoroutes. Il faut continuer, et plus vite !
Simplicité
La multiplicité des réglementations entraîne des difficultés majeures d’information, de lisibilité et de compréhension pour tous : pas moins de 4 ou 5 réglementations peuvent s’appliquer au simple retournement d’une prairie ; le gouvernement avait compté 14 réglementations différentes applicables aux haies ; les règles zonées dépendent de cartes variées, inaccessibles sur un même support (zone vulnérable aux nitrates, cartes des cours d’eau, carte BCAE, Natura 2000, parcs nationaux, captages, SAGE…). Avec le Comité de REnovation des Normes Agricoles pour celles déjà en œuvre, mais aussi à chaque nouvelle norme, les doublons et autres vestiges de réglementations dépassés doivent être supprimés. Dans l’attente de l’aboutissement de ces travaux, il est nécessaire que chacun puisse trouver un interlocuteur compétent pour le renseigner, dans un format type guichet unique : les Chambres d’agriculture et nos syndicats peuvent accompagner les agriculteurs dans certains domaines, mais lorsque la complexité est trop élevée, c’est bien l’administration qui doit s’engager sur des réponses et interprétations, dans un objectif facilitateur.
Compétitivité
Que certains reprennent la protection de l’environnement à leur compte pour augmenter charges et taxes sur le dos des agriculteurs, c’est non ! Surtout quand c’est pour redistribuer de manière opaque loin de l’agriculture. À l’inverse, travailler sur les moyens de produire les plus durables, la diffusion de ces connaissances dans un cadre réel et le financement nécessaire peut avoir beaucoup plus d’impact sur la protection de l’environnement tout en créant des outils de la compétitivité et de la durabilité de nos entreprises. Par exemple, travailler sur l’animation agricole des captages pour trouver les origines réelles des problèmes et des solutions applicables et beaucoup plus efficaces que de faire des zonages immenses en interdisant tout ce qui est possible autour, car chaque acteur pourra vraiment agir en responsabilité avec une contrainte limitée au maximum nécessaire sur la vie de l’exploitation.

Fabrice Faivre, trésorier FDSEA21

Fabrice Faivre, trésorier FDSEA21

L’environnement est notre outil de production : nous voulons le préserver. Et c’est pour ça que nos revendications divergent de celles des « yaka-foquon ». Nous devons préserver notre capacité à produire l’alimentation et à alimenter les nouveaux débouchés renouvelables : énergies, matériaux biosourcés… dans le respect de notre environnement. Ainsi, hors de question de tout mettre en jachère et d’attendre que le temps passe. Alors trouvons des solutions pragmatiques, laissons aux agriculteurs la liberté d’essayer, de s’adapter pour s’améliorer comme ils l’ont toujours fait, et desserrons un peu le carcan réglementaire qui nous opprime.