Campagne électorale
Le terrain, c'est bien !
La campagne pour les élections aux Chambres d'agriculture bat son plein. Le 9 janvier, FDSEA et JA de la Nièvre avaient donné rendez-vous dans une ferme de Chougny pour échanger sur les thèmes de l'installation, de la transmission, de l'environnement, et pour inciter à voter.

Environnement, installation-transmission : ces deux thèmes figurent en bonne place au sein des préoccupations du monde agricole, par les contraintes qu'ils représentent ou les inquiétudes qu'ils soulèvent. La FDSEA et les JA de la Nièvre en avaient fait le cœur de la rencontre organisée le 9 janvier à Chougny, près de Châtillon-en-Bazois, au sein du Gaec du Champ de la Chaume, chez François et Jean-Luc Loiseau. Pour débattre sur un futur conditionné par le renouvellement des générations et faire le point sur les contraintes environnementales, deux personnalités avaient été invitées : Maxime Buizard-Blondeau, agriculteur du Loiret et élu JA national, et Thierry Coué, éleveur de porcs dans le Morbihan et secrétaire-général adjoint de la FNSEA en charge des sujets environnementaux. Pour les accueillir : Emmanuel Bernard, Thomas Lemée et Simon Gauche, respectivement président de la FDSEA 58, des JA de Bourgogne-Franche-Comté et des JA 58.
Un discours plus maîtrisé
Au-delà des thématiques abordées, c'est bien de mobilisation dont il était question, alors que début février seront connus les résultats des élections aux Chambres d'agriculture. « La campagne, soulignait Maxime Buizard-Blondeau, elle se fait ici, sur le terrain, pas à BFM TV ou devant les ministères et ces élections sont d'abord et avant tout, départementales ! ». Les élus nationaux confiaient leurs espoirs alors qu'une rencontre était prévue le 13 janvier avec le Premier ministre, François Bayrou « mais il y a déjà quelque chose d'important, ajoutait Thierry Coué : les gens font à nouveau attention à nous et pensent à leur souveraineté alimentaire. » Emmanuel Bernard et Thomas Lemée ont abondé dans son sens, constatant que l'agriculture avait repris la maîtrise du discours qui la concerne. La question est maintenant de savoir comment l'on favorise le renouvellement indispensable des générations, en prenant en compte les problématiques d'accès au foncier, de taille des fermes et des investissements que cela nécessite. « Sur l'accès au foncier pour les jeunes, insistait Emmanuel Bernard, il va falloir innover, inventer » et bien sûr toujours conserver à l'esprit la condition première pour que cela fonctionne : avoir des prix rémunérateurs. La question de l'évolution du statut du fermage est venue sur la table. Pour beaucoup, il faut le rénover et Maxime Buizard-Blondeau soulignait que si des solutions de portage foncier sont envisageables, elles ne constituent pour autant pas une solution miracle.
Projection difficile
Reste que les Chambres d'agriculture sont le lieu où l'on trouve des interlocuteurs de qualité sur ces thématiques et la FDSEA 58, dans le cadre des élections, présente une liste spécifique pour le collège des propriétaires. Sur les questions environnementales, Thierry Coué estimait qu'il faut parvenir à retourner la situation dans l'optique d'une simplification de la vie des agriculteurs : « aucune autre profession ne supporte le niveau de conditionnalité qu'on nous impose. Nous avons un travail à poursuivre avec Bruxelles, mais nous ne sommes pas là pour remplir un cahier des charges qui fera plaisir aux « bobos » des villes… » Et l'agriculteur breton de prendre l'exemple des directives nitrates : « les choses ne sont plus lisibles aujourd'hui. Quelles solutions avons-nous autres que celles d'ennuyer les agriculteurs ? Nous avons progressé sur ces questions, le problème c'est que l'administration passe son temps à changer les critères pris en compte. » Les participants à la rencontre le déploraient : il est difficile de se projeter quand les règles changent constamment.
Et le loup ?
La prédation lupine, qui a lourdement affecté des élevages nivernais ces derniers mois, a été abordée. Pour les élus JA et FNSEA nationaux, l'évolution récente du statut du loup, passé d'espèce strictement protégée à espèce protégée, montre que les lignes bougent. Une évolution, de leur point de vue, renforcée par le fait que dans le projet de loi d'orientation agricole, l'agriculture est aussi reconnue d'intérêt général majeur. « Nous souhaitons, insistait Thierry Coué, que les directeurs des OFB rendent des comptes aux Préfets. Et nous le redisons haut et fort : pour la FNSEA, le loup n'est pas compatible avec l'élevage ».