Coopératives
Bourgogne du Sud : sept axes pour 2030

Cédric Michelin
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Lors de son assemblée générale beaunoise, Bourgogne du Sud a fixé les grandes étapes du développement souhaité à horizon 2030.

Bourgogne du Sud :  sept axes pour 2030
Les participants venus nombreux à Beaune ont découvert les pistes de développement envisagées par la coopérative pour les cinq ans qui viennent.

Premier axe annoncé par le directeur de Bourgogne du Sud, Bertrand Combemorel : « œuvrer pour l’implication de nos coopérateurs ». La coopérative cherche « un renouvellement normal par des jeunes », en veillant bien à la représentativité des métiers : cultures, élevages, viticulture… Ce qui amène tout naturellement au deuxième axe : « assurer la pérennité du modèle économique », s’entendant des coopérateurs, de la coopérative et de tous ces projets, partenariats et filiales. À l’image de la reprise d’Avéal dans le « prolongement évident du territoire historique » mais avec une efficacité logistique accrue, et laissant la main aux coopératives de l’Allier et de la Loire, ainsi qu’à Nicot-Philicot pour la partie nutrition animale. Pour le troisième axe, « valoriser les productions des coopérateurs », il faut savoir se reposer sur le savoir-faire d’experts et se diriger de plus en plus vers la qualité. 49 % de la récolte a été livrée selon un contrat d’une des chartes de qualité, en colza, tournesol, orge de brasserie, blé. 

Rémunération plus prise en compte

Preuve que les céréaliers aussi ne livrent plus simplement des matières premières pour des filières longues. « Ce n’est pas une fin en soi, car l’objectif reste d’aller chercher chez nos clients-transformateurs de la valeur ajoutée », que Bertrand Combemorel a chiffrée à une moyenne de + 9,70 € la tonne pour les adhérents. Avec les autres partenaires de la coopérative jouant le jeu, des contrats pluriannuels Agri éthique, prennent en compte la rémunération de l’exploitant, sorte de loi Egalim prenant en compte les coûts de production, pour une rémunération juste du producteur. Enfin, comment ne pas citer Extrusel qui « touche positivement le monde de l’élevage » pour produire des tourteaux locaux non-OGM. Depuis le confinement dû au Covid, qui a prouvé que des ruptures des flux sont imaginables, l’outil est saturé. C’est aussi la force d’achat avec Aréa qui a permis d’obtenir des verriers, les bouteilles nécessaires à l’embouteillage. Quatrième axe : impulser la révolution agronomique. La mutualisation dans chaque coopérative au sein d’Alliance BFC (avec Dijon Céréales et Terre Comtoise) a permis une « recherche et développement avec plus d’expertises. » Ses essais se transformeront en cultures à forte valeur ajoutée. Mais la production, aujourd’hui comme hier, n’est pas que physique, elle est aussi informationnelle. Cerevia le sait. Pour la partie aval, la commercialisation des céréales, aujourd’hui et encore plus demain, ce seront les données (data) sur les fermes qui seront le « pétrole de demain », comme le nomment les experts en intelligence artificielle. Sauf que la coopérative avec Alliance BFC compte bien faire en sorte que la valeur reste aux coopérateurs, qui sont maîtres de leurs données. Autre exemple d’utilisation des données : les prévisions météo et les outils d’aides à la décision pour prévoir et traiter les maladies, du type oïdium et mildiou. 

Rationalisation et optimisation

Cinquième axe pour faire le plein et conserver la proximité territoriale : les investissements pourront être importants pour ne pas perdre en compétitivité. « On refait nos sites de collecte, pour réduire le temps d’attente ou pour des systèmes de nettoyage des cellules, refroidies car nous ne pouvons plus utiliser des pesticides ». La filiale viticole Fichet à Meursault (21) sera regroupée sur un seul site, modernisé, avec un atelier chaudronnerie. Investissements aussi à Curciat (01) pour que l’usine d’aliments Moulin Jeannet soit « digne des standards actuels ». Petite nouveauté pour la coopérative, l’axe pour « faire savoir nos savoir-faire ». La coopérative a structuré sa communication, qui est pilotée par huit adhérents. Une communication qui commence par informer les adhérents, mais aussi en direction du grand public, « pour dédiaboliser la production française », avec la marque Nous autrement notamment, mais aussi à travers la pédagogie lors de visites de collèges et de lycées, sur des manifestations grand public, par des vidéos sur les réseaux sociaux… permettant de développer la marque employeur en vue de recruter. Enfin, septième et ultime axe : impliquer les salariés. Ces derniers, au nombre de 200, ont aussi des idées et des solutions à proposer. « Leur implication s’est vue lors des aléas 2024 », soulignait le directeur.