Portrait
Être exploitante et enceinte
La grossesse est une période particulière. Mais en étant exploitante, ne l’est-elle pas encore plus ? Pour Nolwenn et Matthieu, ces mois ont été singuliers, mais ceux après la naissance d’Armand encore plus…

Conjuguer grossesse et vie active n’est pas facile tous les jours. Et Nolwenn Volant, salariée au Domaine de Maltaverne et exploitante du Domaine de La Croisée, ne dira pas le contraire. « C’est sûr qu’avec mon activité de vigneronne, être enceinte ne facilitait pas forcément les choses. Mais, je me suis adaptée et j’ai eu de la chance que tout se soit bien déroulé » explique Nolwenn Volant. Une double casquette et maintenant triple avec son statut de jeune maman, elle raconte qu’elle a travaillé jusqu’au bout : « jusqu’au 6 janvier 2021 exactement ! », mais non sans ajustements.
Neuf mois sans problème
« Ma grossesse est assez bien tombée finalement, car à ce moment-là de l’année, il n’y a que la taille des vignes à faire, du coup j’ai pu me concentrer sur tout l’administratif et l’approfondissement de projets » détaille Nolwenn. Matthieu Maudry, son compagnon et jeune papa, insiste : « elle continuait à aller dans les champs, mais elle ne montait pas sur les cuves pour éviter d’éventuelles chutes ». Finalement, elle entreprend de mettre à jour les fichiers clients, de faire de nouvelles prospections et de ranger les papiers… « Ce qui était le plus dur c’était la fatigue. Quand on est passionnée on ne compte pas. Mais lorsque l’on est enceinte et que l’on se couche à 2 heures du matin car on est sur un dossier intéressant, on le paie le lendemain ». Sans se lamenter, Nolwenn évoque aussi les conseils bienveillants comme « il faut vous reposer » ou encore « ne pas trop forcer » : « C’est toujours très gentil et appréciable de voir que les personnes autour de moi faisaient attention à ma condition. Mais, en fait, j’étais la mieux placée pour savoir quand manger ou me coucher » dit-elle avec un sourire. « Je faisais ce que j’avais l’habitude de faire en somme, puisqu’en soi Armand n’était pas encore là ». Mais, tout bascule le 12 février avec l’arrivée du nouveau-né.
Le jour d’après
« Nous avons déménagé le 11 février dans notre maison, Armand est arrivé le lendemain, il devait le savoir » s’amuse Matthieu et ajoute que « ce fut un heureux événement actant une nouvelle vie ». Nolwenn renchérit « C’est sûr que depuis, nous nous adaptons tous les jours », et pour cause. Du haut de ses deux mois Armand impose sa loi en faisant régner son rythme de vie, et ce en toute décontraction dans son porte-bébé. Entre les pauses biberons et les siestes du petit, Matthieu a choisi « d’adapter mes horaires, en déléguant certaines tâches du vignoble à mes salariés ». De son côté, Nolwenn aurait aimé qu’une personne lui « parle de toutes les petites choses du quotidien qui changent avec l’arrivée d’un enfant. On doit composer avec tout, car Armand est complètement dépendant de nous. C’est d’ailleurs un sentiment étrange de se dire qu’il ne peut vivre sans nous ». Même si pour le moment elle est bloquée au foyer, les deux parents sont à l’unisson : « Le principe de la mère à la maison et du père au travail n’est pas notre philosophie de vie, même si pour le moment nous y sommes contraints ». Désireuse de reprendre une activité au plus vite, elle s’organise déjà « Nous avons pensé à un système où je reviendrai une journée ou une demi-journée par semaine au travail pendant que Matthieu s’occuperait d’Armand » ; une nouvelle organisation à mettre en place pour continuer à s’adapter. Néanmoins, même si pour Nolwenn le désir de revenir sur l’exploitation est pressant, sa priorité, ainsi que celle de Matthieu, est à l’unanimité Armand.
Des conseils précieux
Avec deux caractères assez différents, Matthieu et Nolwenn n’ont pas le même conseil à donner aux exploitants souhaitant s’engager dans l’aventure parentale. Pour sa part, Matthieu précise qu’il est « nécessaire de se laisser porter par les événements afin de les apprécier pleinement. Les imprévus sont des perles à chérir ». Nolwenn, même si elle acquiesce, nuance « Il faut prévoir un maximum de choses, notamment pour l’entreprise : avancer sur des dossiers, préparer la délégation de certaines tâches à des salariés ou encore demander un remplaçant au service concerné de la MSA ou de la Chambre d’agriculture ». Ils concluent en s’amusant : « de toute manière c’est un tel chamboulement qu’on n’est jamais vraiment préparé ».
Neuf mois sans problème
« Ma grossesse est assez bien tombée finalement, car à ce moment-là de l’année, il n’y a que la taille des vignes à faire, du coup j’ai pu me concentrer sur tout l’administratif et l’approfondissement de projets » détaille Nolwenn. Matthieu Maudry, son compagnon et jeune papa, insiste : « elle continuait à aller dans les champs, mais elle ne montait pas sur les cuves pour éviter d’éventuelles chutes ». Finalement, elle entreprend de mettre à jour les fichiers clients, de faire de nouvelles prospections et de ranger les papiers… « Ce qui était le plus dur c’était la fatigue. Quand on est passionnée on ne compte pas. Mais lorsque l’on est enceinte et que l’on se couche à 2 heures du matin car on est sur un dossier intéressant, on le paie le lendemain ». Sans se lamenter, Nolwenn évoque aussi les conseils bienveillants comme « il faut vous reposer » ou encore « ne pas trop forcer » : « C’est toujours très gentil et appréciable de voir que les personnes autour de moi faisaient attention à ma condition. Mais, en fait, j’étais la mieux placée pour savoir quand manger ou me coucher » dit-elle avec un sourire. « Je faisais ce que j’avais l’habitude de faire en somme, puisqu’en soi Armand n’était pas encore là ». Mais, tout bascule le 12 février avec l’arrivée du nouveau-né.
Le jour d’après
« Nous avons déménagé le 11 février dans notre maison, Armand est arrivé le lendemain, il devait le savoir » s’amuse Matthieu et ajoute que « ce fut un heureux événement actant une nouvelle vie ». Nolwenn renchérit « C’est sûr que depuis, nous nous adaptons tous les jours », et pour cause. Du haut de ses deux mois Armand impose sa loi en faisant régner son rythme de vie, et ce en toute décontraction dans son porte-bébé. Entre les pauses biberons et les siestes du petit, Matthieu a choisi « d’adapter mes horaires, en déléguant certaines tâches du vignoble à mes salariés ». De son côté, Nolwenn aurait aimé qu’une personne lui « parle de toutes les petites choses du quotidien qui changent avec l’arrivée d’un enfant. On doit composer avec tout, car Armand est complètement dépendant de nous. C’est d’ailleurs un sentiment étrange de se dire qu’il ne peut vivre sans nous ». Même si pour le moment elle est bloquée au foyer, les deux parents sont à l’unisson : « Le principe de la mère à la maison et du père au travail n’est pas notre philosophie de vie, même si pour le moment nous y sommes contraints ». Désireuse de reprendre une activité au plus vite, elle s’organise déjà « Nous avons pensé à un système où je reviendrai une journée ou une demi-journée par semaine au travail pendant que Matthieu s’occuperait d’Armand » ; une nouvelle organisation à mettre en place pour continuer à s’adapter. Néanmoins, même si pour Nolwenn le désir de revenir sur l’exploitation est pressant, sa priorité, ainsi que celle de Matthieu, est à l’unanimité Armand.
Des conseils précieux
Avec deux caractères assez différents, Matthieu et Nolwenn n’ont pas le même conseil à donner aux exploitants souhaitant s’engager dans l’aventure parentale. Pour sa part, Matthieu précise qu’il est « nécessaire de se laisser porter par les événements afin de les apprécier pleinement. Les imprévus sont des perles à chérir ». Nolwenn, même si elle acquiesce, nuance « Il faut prévoir un maximum de choses, notamment pour l’entreprise : avancer sur des dossiers, préparer la délégation de certaines tâches à des salariés ou encore demander un remplaçant au service concerné de la MSA ou de la Chambre d’agriculture ». Ils concluent en s’amusant : « de toute manière c’est un tel chamboulement qu’on n’est jamais vraiment préparé ».
Un parcours atypique
Au départ, rien ne destinait Matthieu et Nolwenn à être vignerons. En effet, pour le premier : « Mes parents, vignerons, m’ont laissé le luxe de pouvoir choisir ma voie. Je m’étais donc tourné vers des études de management de portefeuilles financiers, tout en continuant à aider de temps en temps sur le domaine de mes parents ». Nolwenn de son côté avait opté pour des études de marketing dans l’édition. Avec un oncle vigneron en Alsace, elle connaissait le milieu « Je ne me suis jamais dit que j’allais en faire mon métier ». Mais, le salon des vignerons à Paris change la donne lorsque les deux se rencontrent. De fil en aiguille, ils décident de s’installer sur le Domaine de Maltaverne. « Il y a eu déclic : c’était ce que nous voulions faire » détaille Matthieu. De là, tout s’enchaîne et ils deviennent propriétaires du Domaine de La Croisée, juste à côté. Nolwenn raconte que « tout nous est tombé dessus au même moment, mais c’était une opportunité en or avec en prime une maison d’habitation sur l’exploitation ». Cette dernière est celle qui abrite désormais la petite famille. « Nous construisons notre avenir avec pour objectif de laisser le tout à Armand. Mais, jamais nous n’imposerons à notre fils de reprendre l’entreprise. Nous avons eu le choix, nous lui laisserons aussi » conclut Matthieu.