Gel dans les vignes
« Personne n’a été épargné »
Au lendemain de sa visite des parcelles touchées, le préfet de l’Yonne, Henri Prévost, est à nouveau venu constater les dégâts dans les vignobles chablisien, accompagné de Jean-Baptiste Lemoyne, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, lors d’une rencontre organisée par la CAVB. À cette occasion, Thiebault Hubert, président du CAVB, est revenu sur cet épisode de gel de la semaine dernière.

• Quel constat faites-vous de cette vague de gel qui a touché les vignobles ?
Thiebault Hubert : « C’est rare d’avoir des gelées qui touchent autant de vignerons. Personne n’a été épargné en Bourgogne. On a eu plusieurs épisodes avec des températures descendues jusqu’à -7 voire -8 °C. Il n’y a pas grand-chose qui a résisté, malgré les moyens de lutte utilisés. Tous ont été essayés en Bourgogne : les chaufferettes, l’aspersion, les bougies, les tours antigel, les câbles chauffants… Ce qui s’en sort le mieux c’est l’aspersion, où les dégâts se sont « limités » à 50 ou 60 % sur les bourgeons.
Aujourd’hui, il est difficile de dire l’impacte que cela aura sur la récolte. Ce que l’on peut dire, c’est que les parcelles les moins touchées en Bourgogne ont entre 15 et 30 % de dégâts sur les bourgeons. Et on va jusqu’à 100 % dans énormément de coins malheureusement. Quid des bourgeons qui étaient encore dans le coton et qui n’ont pas éclaté ? Est-ce qu’ils ont gelé en profondeur, est-ce qu’ils ont résisté ? Personne ne le sait pour le moment, on se saura d’ici deux ou trois semaines. Mais on a beaucoup d’inquiétude pour les semaines à venir. La récolte est encore loin d’être rentrée et la période de gel peut aller jusqu’aux Saints de glace (du 11 au 13 mai). Et après il y a toujours les risques de grêle voire de sécheresse. C’est la première fois que je sens une détresse aussi forte et intense chez les vignerons. Il y a énormément d’interrogations sur la pérennité des exploitations ».
• Comment désormais préserver les contres-bourgeons pour espérer une récolte cette année ?
TH : « Notre meilleur allié serait une météo favorable. Mais on ne peut pas y faire grand-chose. Là, dans un premier temps, on va attendre de voir si la plante pousse. On sait qu’après un épisode de gel, la vigne est fragile. Derrière, il y a tout un travail pour préserver les bois qui vont pousser. Il faut les préserver pour avoir de la matière à tailler l’année prochaine. Même s’il n’y a pas beaucoup de raisin, il faut continuer ce travail. Le but est de garder du bois pour au moins ne pas mettre en péril les années futures ».
• Quelles solutions pourraient être envisagées pour éviter qu’à la venir, ce genre de catastrophe se reproduise ?
TH : « Le gel d’avril n’a rien d’exceptionnel, ce sont les jours estivaux que l’on a eus avant qui le sont. Le réchauffement climatique est clairement en marche. Il faut donc que de nouvelles techniques de protection se mettent en place. Dans le plan de relance, il faut absolument que l’on mette en place de la recherche et du développement en agriculture, sur des moyens de lutte efficace contre le gel, sur la recherche de porte-greffe, que l’on a abandonné il y a 30 ans, qui seraient un peu plus tardifs, sur la recherche de variétés qui seraient plus adaptés au changement climatique et qui aurait un débourrement un peu plus tardif, faire des essais avec des méthodes culturales et de plantation différentes qui soient plus efficaces pour lutter contre la sécheresse et le gel. Sinon c’est la pérennité du vignoble qui en pâtira ».
Thiebault Hubert : « C’est rare d’avoir des gelées qui touchent autant de vignerons. Personne n’a été épargné en Bourgogne. On a eu plusieurs épisodes avec des températures descendues jusqu’à -7 voire -8 °C. Il n’y a pas grand-chose qui a résisté, malgré les moyens de lutte utilisés. Tous ont été essayés en Bourgogne : les chaufferettes, l’aspersion, les bougies, les tours antigel, les câbles chauffants… Ce qui s’en sort le mieux c’est l’aspersion, où les dégâts se sont « limités » à 50 ou 60 % sur les bourgeons.
Aujourd’hui, il est difficile de dire l’impacte que cela aura sur la récolte. Ce que l’on peut dire, c’est que les parcelles les moins touchées en Bourgogne ont entre 15 et 30 % de dégâts sur les bourgeons. Et on va jusqu’à 100 % dans énormément de coins malheureusement. Quid des bourgeons qui étaient encore dans le coton et qui n’ont pas éclaté ? Est-ce qu’ils ont gelé en profondeur, est-ce qu’ils ont résisté ? Personne ne le sait pour le moment, on se saura d’ici deux ou trois semaines. Mais on a beaucoup d’inquiétude pour les semaines à venir. La récolte est encore loin d’être rentrée et la période de gel peut aller jusqu’aux Saints de glace (du 11 au 13 mai). Et après il y a toujours les risques de grêle voire de sécheresse. C’est la première fois que je sens une détresse aussi forte et intense chez les vignerons. Il y a énormément d’interrogations sur la pérennité des exploitations ».
• Comment désormais préserver les contres-bourgeons pour espérer une récolte cette année ?
TH : « Notre meilleur allié serait une météo favorable. Mais on ne peut pas y faire grand-chose. Là, dans un premier temps, on va attendre de voir si la plante pousse. On sait qu’après un épisode de gel, la vigne est fragile. Derrière, il y a tout un travail pour préserver les bois qui vont pousser. Il faut les préserver pour avoir de la matière à tailler l’année prochaine. Même s’il n’y a pas beaucoup de raisin, il faut continuer ce travail. Le but est de garder du bois pour au moins ne pas mettre en péril les années futures ».
• Quelles solutions pourraient être envisagées pour éviter qu’à la venir, ce genre de catastrophe se reproduise ?
TH : « Le gel d’avril n’a rien d’exceptionnel, ce sont les jours estivaux que l’on a eus avant qui le sont. Le réchauffement climatique est clairement en marche. Il faut donc que de nouvelles techniques de protection se mettent en place. Dans le plan de relance, il faut absolument que l’on mette en place de la recherche et du développement en agriculture, sur des moyens de lutte efficace contre le gel, sur la recherche de porte-greffe, que l’on a abandonné il y a 30 ans, qui seraient un peu plus tardifs, sur la recherche de variétés qui seraient plus adaptés au changement climatique et qui aurait un débourrement un peu plus tardif, faire des essais avec des méthodes culturales et de plantation différentes qui soient plus efficaces pour lutter contre la sécheresse et le gel. Sinon c’est la pérennité du vignoble qui en pâtira ».