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Viticulture

Les « pires conditions »

Christophe Suchaut, conseiller viticole à la Chambre d’agriculture, revient sur l’épisode de froid des derniers jours en haute Côte-d’Or.
Par AG
Les « pires conditions »
Cette éolienne de plusieurs mètres a permis de propulser l’air chaud des bougies dans une parcelle à Molesme.
Les dégâts semblent inéluctables dans le vignoble du Châtillonnais, même si ce territoire est un peu plus « en retard » que le sud du département. « Les bourgeons du chardonnay commençaient effectivement de verdir… Un froid polaire comme celui-là, venu du Groenland, cumulé à une forte humidité, c’est vraiment les pires conditions que nous pouvons avoir pour la vigne, d’autant que ce gel semble durer et nous sommes encore tôt dans la saison. Les Saints de Glaces, les 11,12 et 13 mai sont encore loin. Il est à souhaiter qu’il ne se passe rien d’ici là », commente Christophe Suchaut. Le conseiller viticole de la Chambre d’agriculture s’interdit pour l’heure toute estimation de dégâts : « ces derniers sont difficilement appréciables dans leur globalité, mais il est certain que les parcelles ont été très fortement impactées. Il est bien trop tôt, à mon sens, pour lâcher des chiffres. La seule chose à faire est d’attendre et de voir comment les plantes vont repartir. Mais encore une fois, nous ne sommes pas à l’abri de reprendre du froid ».
Les moyens de lutte contre un tel gel sont « limités », poursuit Christophe Suchaut : « le système de bougies est onéreux, et nous sommes dans des appellations régionales, Un système de défense a toutefois été activé à Molesme : des bougies ont été allumées en dessous d’éoliennes qui ont propulsé l’air chaud dans les parcelles. La chaleur permet de faire remonter le point de rosée : l’eau ne se fige pas sur les bourgeons, cela limite les dégâts. Cette technique fonctionne sur des gelées relativement fortes mais demande, encore une fois, de lourds investissements, et quid sur ces dernières gelées avec ces températures hivernales et la forte hygrométrie ? ».

Les relevés

Sur les stations de la Chambre d’agriculture, les taux d’humidité ont dépassé les 95 % le 6 avril avec des températures comprises a minima entre -4 et -7,3 °C, du haut vers le bas des coteaux à 1 mètre au-dessus du sol. Pour empirer encore un peu plus la situation, l’épisode neigeux de la même journée a fortement humecté les bourgeons.