Moisson
La plaine dans la moyenne

AG
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Un jeune agriculteur de la plaine Dijonnaise partage les résultats de ses moissons.

La plaine dans la moyenne
Charles Pautet dans son colza, le 5 juillet à Rouvres-en-Plaine.

Les moissons, ça dit quoi, dans la plaine dijonnaise ? La question a été posée à Charles Pautet, exploitant agricole de 34 ans qui, le jour de la sortie de cette édition de Terres de Bourgogne, aura très certainement rangé sa moissonneuse. Sa machine a été sortie dès le 16 juin dans de l’orge d’hiver, avec des rendements au rendez-vous mais une qualité posant question : « Le résultat est très satisfaisant dans les bonnes terres, avec des pointes à 90 q/ha. Les moins bonnes parcelles donnent 20 q/ha de moins. Le calibrage, en revanche, est très décevant et varie beaucoup selon les variétés. Étincel termine entre 35 et 40 : je me demande bien quelle valorisation sera possible avec ça… Cette variété s’essouffle au fil des années. Le calibrage de Faro, ma deuxième variété d’orge, est beaucoup plus convaincante avec un calibrage de 87 ». Charles Pautet a enchaîné avec son colza et son blé, en « jonglant » avec ces deux cultures : « aujourd’hui, je suis en train de terminer le colza. La moyenne finale ? Je dirais aux alentours de 34 q/ha. On espère toujours faire 40 q/ha, encore plus avec les frais importants de cette année. Mais cela fait un petit moment que ce rendement escompté n’a pas été atteint. Le colza ne se trouve pas dans les meilleures terres : le moindre aléa climatique se ressent instantanément ».

La moutarde a décroché

Le 5 juillet, les deux tiers des blés de Charles Pautet étaient fauchés. Sur les terres les plus superficielles, l’irrigation a permis d’atteindre le rendement de 75 q/ha. D’autres champs avec de meilleurs potentiels donnaient 85 q/ha. Les derniers blés étaient eux aussi prometteurs. Si l’irrigation a permis de « lisser » ces résultats, l’effet variétal s’est également fait ressentir, surtout dans la qualité, avec des poids spécifiques très variables selon Charles Pautet : « j’essaie de trouver un remplaçant à Goncourt dans les terres les moins favorables, car son PS devient de plus en plus décevant au fil des années. Nous avons tenté Providence : ce blé fait pas mal d’épis mais il est précoce et a tendance à décrocher dès le moindre coup de sec. J’ai aussi Complice, mais je ne vois pas en lui le successeur de Goncourt en termes de rendements ». La moutarde était la dernière culture du jeune agriculteur. Avec un tarif exceptionnel de 2000 euros la tonne négocié par l’association des producteurs, cette année était celle « à ne pas rater ». Malgré un potentiel « visuel » entre 18 et 20 q/ha, les premières moutardes de Charles Pautet n’ont pas dépassé 13 q/ha, et les suivantes étaient estimées à 1 ou 2 q/ha de moins : « les ramifications sont moins nombreuses que d’ordinaire et le PMG est particulièrement décevant, c’est dommage. Cette année, il fallait faire des quintaux… ».