Sinistres climatiques
Des millions d'euros de dégâts
Dans l'Yonne, les aléas climatiques ont causé d'importantes pertes pour les agriculteurs et les viticulteurs. Pour Groupama, cela représente plus de 1 200 sinistres climatiques depuis le début de l'année, représentant plusieurs millions d'euros de dégâts.
Comme le rappelle Ludovic Damé, directeur d’établissement de l’Yonne et de la Seine-et-Marne à Groupama Paris Val de Loire, « dans l’Yonne, depuis le début de l’année, on a vécu différents épisodes avec du gel, de la grêle, de fortes inondations et des excès d’eau qui ont impacté le département. Sur le Chablisien, il y a eu 180 ml d’eau depuis le début de l’année. Le dernier record date de 2016 où il y avait eu 200 ml dans ce même secteur. On est vraiment sur une année très humide. Cela va avoir un avantage sur le remplissage des nappes phréatiques mais aura de lourds impacts sur les cultures ».
Dans le département, plus de 1 200 sinistres climatiques ont été déclarés au sein de Groupama depuis le 1er janvier, ce qui correspond à environ 45 000 ha de cultures impactées (agricoles et viticoles), pour plusieurs millions d’euros de dommages climatiques, pour l’heure.
« Les plus gros sinistres sont à mettre sur le compte des excès d’eau (environ la moitié de la sinistralité climatique pour Groupama) et la grêle dans le Chablisien, qui représente, là encore, quelques millions d’euros de dégâts », confie Ludovic Damé.
« Qui dit sinistre dit déclaration »
Ce dernier souligne l’importance de faire une déclaration lorsqu’un sinistre climatique survient. « Qui dit sinistre dit déclaration. Il ne faut pas attendre car cela ne peut que poser, à un moment donné, une problématique pour bien accompagner le sociétaire », assure-t-il. « Dès lors qu’il y a un préjudice entrant dans les aléas climatiques, il faut contacter l’expert de son territoire qui vient constater les dégâts. L’expert peut estimer si la culture peut continuer d’être conduite, avec un rendement final, ou si la culture doit être arrachée car trop endommagée. Dans ce cas, dans le cadre de l’assurance multirisque climatique, il y a la possibilité de débloquer des frais de ressemis de la même culture ou d’une autre, en fonction des cycles, sans avoir la nécessité d’attendre la récolte ».
Ludovic Damé précise qu’il est néanmoins important « de laisser des « traces » des sinistres, dans le cas où l’agriculteur doit resemer en urgence, quelque chose qui va permettre à l’expert de constater les dégâts, c’est-à-dire des bandes de cultures pour qu’il puisse faire une estimation du préjudice. Même s’il est toujours mieux d’attendre le passage de l’expert avant de ressemer ».
Il poursuit. « Même si l’année dernière peu de sinistres climatiques ont été déclarés, on voit tout de même que le cycle climatique est bousculé et a changé ces dernières années. Chez Groupama, notre volonté est de soutenir le monde agricole et de maintenir notre souveraineté alimentaire, alors il faut que l’on arrive à accompagner nos exploitations agricoles pour les pérenniser. Aujourd’hui, si cela est possible, c’est grâce au gouvernement qui a mis en place, dans le cadre de la réforme climatique, le fonds de solidarité national. Car au niveau de l’assurance multirisque climatique seule, on n’est plus à l’équilibre. Tant que ce « binôme » existera entre le fonds de solidarité national et les offres d’assurance multirisque climatique, le niveau de garanti pour les agriculteurs sera maintenu », assure-t-il.
Et avec des aléas climatiques de plus en plus récurrents et violents, les agriculteurs ont bien besoin de ces systèmes assurantiels.