Terra Vitis
Une certification de plus en plus dans l'air du temps
Au Domaine de Cardon à Rully, en Saône-et-Loire, a eu lieu l’assemblée générale de l’association Terra Vitis Bourgogne-Franche-Comté. L’exercice 2023 a été riche avec les 25 ans de cette certification. Les perspectives sont bonnes, notamment avec le travail de fond autour de la communication et de la reconnaissance internationale.
En 2023, la certification Terra Vitis créée dans le Beaujolais en 1998 a célébré son quart de siècle. Elle continue « de monter en puissance sur la communication nationale et internationale », se réjouissait la présidente de Terra Vitis BFC, la Jurassienne Marie-Colette Vandelle. La directrice de la Fédération nationale – qui regroupe les sept associations régionales – Anne-Laure Féroir, listait les « nombreuses prises de parole » dans les médias et salons professionnels. La notoriété de la certification « trouve un écho de plus en plus positif et dans l’air du temps », estime la présidente qui veut garder ce cap dans les années à venir, toujours avec le pragmatisme « d’un cahier des charges qui va dans la bonne direction ». Marie-Colette Vandelle reprenait les paroles d’une sommelière entendues sur un salon parisien : « c’est le plus intelligent des labels ». La « jungle » des certifications durables et labels environnementaux (AB, HVE, Vignerons engagés…), ne laisse guère de place à l’amateurisme. Terra Vitis se consolide et a bien des atouts à faire valoir.
Marquer des spécificités
C’est chose faite dans un guide « clair et efficace », présentait la directrice. Loin de s’opposer, ce guide vise à marquer les spécificités, rappelant même par exemple la « complémentarité avec le label AB puisqu’une partie de l’audit Terra Vitis est allégée sur certains points déjà contrôlés en AB ». En BFC, l’animation en 2023 a connu des changements suite au départ de Camille Petit, technicienne Chambre d’agriculture. Avec sa société Viacertis, Sabine Bombrun a fait la jonction avant l’arrivée en mai de Clarisse Gressard mise à disposition par la Chambre d’agriculture de Saône-et-Loire pour 45 jours d’animations dédiés à Terra Vitis. Sur les 35 adhérents régionaux, 31 ne sont pas en Bio (414 ha), 2 si (23 ha) et 2 fruitières Jurassiennes adhérentes en HVE et Bio. Les adhésions restent fragiles, à l’image des changements de stratégie notamment du côté des caves coopératives. La Chablisienne n’a pas renouvelé son adhésion (mais deux coopérateurs si), provoquant la perte de 20 coopérateurs en plus, et sur de grandes surfaces. La pression sanitaire – oïdium en 2023 – n’y est pas pour rien non plus. C’est pourquoi Terra Vitis travaille sur son cahier des charges. Se réunissant deux fois par an pour donner un avis sur les vendanges à venir et déterminer si les cuvées peuvent obtenir la certification, sur une cinquantaine de dossiers vérifiés en 2023, seuls quatre ne l’ont pas été, « souvent en raison de petits dépassements de CMR et s’il n’y avait pas eu de formation SST » (sécurité, santé, travail).
Se relancer en BFC
La carte de Terra Vitis semble donc aller de pair avec la pression maladie et la crise dans les régions viticoles. Si la dynamique est positive en Rhône-Méditerranée et dans la Loire, le Beaujolais se stabilise après une baisse, tout comme la Champagne. L’Alsace comme la BFC sont en recul. « C’est dommage », regrette Marie-Colette Vandelle qui voit que le travail de l’association était justement en train de porter ses fruits côté notoriété (+ 8 points entre 2023-2024), avec de plus en plus d’écoute des cavistes, des journalistes, du consortium SWR qui permet d’accéder à des salons et à une reconnaissance internationale. L’association de BFC ne baisse pas les bras : elle croit dur comme fer en ses forces et atouts et va donc lancer un vaste plan de prospection pour reconquérir des domaines, caves, maisons en 2024 et 2025. « À nous tous d’être de bons ambassadeurs auprès de nos collègues vignerons pour promouvoir cette belle démarche Terra Vitis qui est aujourd’hui une force dans la filière », plaidait déjà la présidente, répartissant les rôles d’ambassadeurs dans chaque vignoble de la région BFC. La directrice leur donnait de bonnes nouvelles en élargissant le spectre. Si 1 947 adhérents (+45 000 ha) forment une vraie force avec 77 coopératives, 1 842 indépendants et 33 négociants « pour cette certification qui va de la vigne au vin en passant par les moûts », Anne-Laure Ferroir voit arriver des demandes étrangères venant de Grèce, Slovénie, Belgique, Italie… « qui montrent le sérieux et la crédibilité de Terra Vitis. Un sérieux reconnu comme tel à l’échelle de l’Europe et à l’international, insistait-elle. On est au virage ou Terra Vitis va décoller car la certification est un levier pour gagner de nouveaux marchés ou ne pas en perdre. La certification du millésime arrive en premier, c'est une vraie force dans les linéaires et aussi un atout pour recruter et fidéliser du personnel. Nous sommes en capacité d’adapter le cahier des charges pour vous laisser la possibilité de sortir une récolte même compliquée », concluait-elle par un dernier argument de poids, surtout cette année.