Les vendanges châtillonnaises se sont terminées sur une note extrêmement positive, fin septembre.
Une deuxième très belle année viticole d’affilée : cela n’était plus arrivé depuis très longtemps dans le Châtillonnais, qui a récolté ses grappes du 8 au 30 septembre dans sa soixantaine de domaines. « Les viticulteurs sont très contents, ces vendanges ont été exceptionnelles tant en quantité qu’en qualité », affiche Christophe Suchaut, conseiller à la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or. Toutes les conditions étaient réunies pour assister à une belle récolte, poursuit le technicien : « nous avons été épargnés par les orages de juin, la pluie est tombée aux bons moments sans violence, un arrosage régulier a été assuré. Les précipitations de fin août ont été très bénéfiques aux baies qui grossissaient presque à vue d’œil ! Les seuls dégâts liés à l’orage sont à déplorer sur un coteau au nord-ouest de Molesme. L’ensoleillement de septembre a été extrêmement favorable aux raisins qui ont bien mûri. Le Botrytis a également été stoppé ».
Le maximum de rendement
La quasi-totalité des domaines ont atteint le maximum de rendement autorisé. « C’est un fait remarquable. Le bilan était déjà positif l’an passé, mais là, c’est encore plus généralisé », ajoute Christophe Suchaut. Outre ce bilan exceptionnel, ces vendanges 2023 ont été marquées par une certaine précipitation : « tout s’est effectivement un peu affolé début septembre avec des degrés qui commençaient de monter. Il a fallu être réactif, la coupe a été un peu plus précoce que prévu, les domaines se sont aussi adaptés aux fortes températures en coupant principalement en matinée ». Le retour de températures plus acceptables par la suite a permis de retrouver un rythme de coupe plus soutenu et de pouvoir rentrer au plus tôt la récolte pour préserver l’intégrité des raisins.
Ghyslain Brigand nouveau président
Le viticulteur à Massingy prend les rênes du syndicat viticole du Châtillonnais.
Le bureau du syndicat viticole s’est réuni le 29 septembre pour élire ses nouveaux représentants. Ghyslain Brigand, viticulteur à Massingy, succède à Alain Gillon, malheureusement décédé fin mai. La vice-présidence est désormais assurée par Francis Rousseau (Molesme). Paul Bouhelier (Chaumont-le-Bois) occupe la place de secrétaire et Romain Gillon (Gomméville), celle de trésorier. Cette nouvelle équipe, dont les pensées sont logiquement dédiées à leur ancien président, rappelle que la filière vitivinicole et l’œnotourisme surfent sur une belle dynamique en haute Côte-d’Or. L’essor des parcelles plantées ne faiblit pas depuis le renouveau viticole initié à la fin des années quatre-vingt : environ 20 % de surfaces supplémentaires accueillent de la vigne depuis 2018. De nouveaux vignerons s’installent régulièrement dans la région, la superficie du vignoble atteint désormais la barre des 400 hectares.
Beaucoup de travail
Quatre hectares de vignes représentent l’équivalent d’un temps plein. Le vignoble du Châtillonnais compte d’ailleurs près de 90 emplois de ce type. Au moment des vendanges, entre 800 et 900 personnes sont embauchées, sans compter le personnel occasionnel nécessaire aux travaux en vert que sont le tirage des bois ou les relevages. L’augmentation de la part bouteilles, c’est-à-dire la vinification et la commercialisation « départ cave », ne cesse de progresser et favorise la valorisation et le développement du territoire par le tourisme et l’œnotourisme. Les domaines partagent leurs clientèles avec les structures d’hébergement, de restauration, les commerces et peuvent même favoriser l’installation d’infrastructures publiques et privées. Ils participent activement à l’identité culturelle et à l’image de marque du Pays Châtillonnais. Le vignoble est ainsi devenu l’un des tout premiers acteurs économiques du territoire.
Des défis à relever
Les projets ne manquent pas pour le syndicat viticole qui travaille en étroite collaboration avec la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or et son conseiller Christophe Suchaut. La protection de l’environnement et l’adaptation au changement climatique sont des challenges à relever. Dans cette optique, le groupe Dephy Ferme, constitué de 12 exploitations, teste et valorise des pratiques vertueuses, synonymes d’une viticulture durable.
Christophe Suchaut, CA21
