Le technicien d'élevage en race Brune a créé une auto-entreprise pour détruire des nids de guêpes et de frelons, dans un périmètre de 30 km autour de chez lui.
Les agriculteurs ne sont pas les seuls à se diversifier ! Les salariés du para-agricole sont également concernés, à l'image de Thomas Gérouville, technicien à BGS depuis plus de 25 ans. Le spécialiste de la race Brune a créé son auto-entreprise en 2020 pour détruire les nids de guêpes et de frelons. « Je suis pompier depuis 1993. Ce type d'interventions ne fait plus partie de nos missions, alors que la demande est bel et bien là, d'autant que les frelons asiatiques sont de plus en plus présents... », confie le Haut-marnais de 47 ans. Celui-ci exerce son activité dans un périmètre de 30 km autour de chez lui : « au départ, je pensais intervenir uniquement dans mon village et aux alentours, mais le bouche-à-oreille a bien fonctionné. Aujourd'hui, je pense avoir atteint mon maximum, car je conserve bien entendu mon activité principale à BGS ! L'idéal pour moi, pour agir sur un nid, est un créneau entre 6 et 8 heures du matin : non seulement les insectes sont calmes à ce moment-là mais cela me permet aussi de partir au travail dans la foulée !».
Un phénomène inquiétant
Thomas Gérouville s'inquiète du nombre grandissant de frelons asiatiques : « c'est un véritable fléau, il y en a de plus en plus. Détruire un nid de frelons asiatiques, il faut le savoir, c'est sauver 80 000 abeilles. Sans aucune intervention, un seul nid de frelons en donnera cinq l'année d'après, ce qui tuera l’équivalent de 400 000 abeilles, c'est énorme. Ce problème doit être pris très au sérieux ! ». Le gérant de « Guêpes Sud 52 » détruit également des frelons européens, mais uniquement en cas de force majeure : « nous devons considérer leur rôle de pollinisateurs. Si l'on m'appelle pour une intervention en plein-air, comme dans un verger par exemple, je préfère botter en touche, car un frelon européen n’attaquera pas s'il n'est pas embêté ».
Ne pas faire n'importe quoi
Thomas Gérouville alerte les particuliers sur la dangerosité de l'activité : « une combinaison spécifique est à chaque fois nécessaire pour détruire un nid d'insectes. Les équipements utilisés en apiculture sont totalement inadaptés. J'ai déjà vu des personnes enfiler un casque de moto et essayer de scotcher leurs vêtements : c'est clairement du suicide... Les attaques sont inévitables lors d'une destruction : il y en a au moins 30 ou 40 lors que l'on exerce par exemple dans une cheminée ». Thomas Gérouville déconseille catégoriquement l'utilisation d'un fusil de chasse : « non seulement c'est dangereux, mais il y a forte chances de se retrouver avec davantage d'insectes par la suite... Entre 100 et 200 reines se trouvent en début de saison dans un nid de frelons asiatiques : en cas de tir, ces reines vont se disséminer et le problème ne sera qu'amplifié ». Le Haut-marnais n'utilise aucun produit chimique dans son activité : une poudre naturelle à base de pyrèthre végétal, sans molécule de synthèse, suffit à atteindre la cible avec succès. Un lanceur paintball d'une portée de 30 mètres est parfois utilisée. Contact : 06 80 00 95 11.