Maxime Asdrubal, agriculteur à Is-sur-Tille, cultive une plante qui se développe de plus en plus en France : la silphie.
À lire les commentaires d'internautes sur notre page Facebook, la silphie est déjà connue d'un certain nombre d'exploitants agricoles. « Surtout dans le domaine de la méthanisation, car cette plante originaire d'Amérique du Nord a un pouvoir méthanogène intéressant », relève Maxime Asdrubal, à Is-sur-Tille. Ce Côte-d'orien a beau avoir une unité de méthanisation avec son frère Sébastien, sa silphie ne sera pas valorisée dans l'énergie : « elle pourrait l'être mais nous avons assez de fumier. Nous l'avons implantée il y a deux ans sur cinq hectares très pauvres, une ancienne jachère qui avait été retournée, à côté de notre exploitation. Elle sera ensilée fin août et se destinera à l'alimentation de nos vaches allaitantes, comme fourrage grossier ». Cette plante pérenne se récolte réellement à partir de sa troisième année en terre : « la première campagne, il n'y a rien. La seconde, les plantes ne font qu'un mètre de haut, nous n'avons récolté que 30 bottes l'an passé. Cet été, c'est forcément très joli avec les conditions météo que nous avons eues, nous allons certainement dépasser les 10 tMS/ha. Mais que donnera la culture lors d'une année sèche ? Nous n'en savons rien pour le moment ». La silphie présente, sur le papier, de nombreux avantages en plus de ceux préalablement cités : son taux de protéines est intéressant, elle est très mellifère, elle supporte une grande amplitude de températures et peut elle est appréciée pour valoriser des ZNT, des zones de captage ou zones inondables. « Aucune intervention n'est nécessaire le reste de la campagne, si ce n'est l'apport de fumier, 15 tonnes à l'hectare, chaque printemps, c'est un autre atout. Elle a toutefois un inconvénient, et pas des moindres… », tempère Maxime Asdrubal, « il s'agit de son coût d'implantation qui est colossal, soit 1 500 euros/ha. Des disques spéciaux sont conseillés pour obtenir un maximum de précision. À ce tarif-là, il ne faut pas se tromper, sinon, c'est de l'argent perdu, comme cela est arrivé à un collègue. Le facteur risque est très important avec la silphie. Alors oui, c'est vrai, quand c'est réussi, nous sommes tranquilles pour au moins 15 ou 20 ans ».