Exploitation de l'EPL de Challuy
Un nouveau directeur
Guillaume Gillon succède à Guillaume Bouché au poste de chef d'exploitation de l'EPL de Challuy.
Après le départ de Guillaume Bouché de l'exploitation de l'EPL de Challuy, c'est Guillaume Gillon qui a pris la suite, depuis le 1er septembre.
Originaire de Seine-Maritime, Guillaume Gillon dépeint ce nouveau poste comme « répondant à ma passion ». Pour entrevoir ceci, il revient sur son parcours : « Je suis ingénieur agronome (Clermont-Ferrand). Ensuite, j’ai intégré l’ONF en Picardie pendant 4,5 ans comme responsable chasse et pêche puis pendant 11 ans responsable de l’unité territoriale Sud-Nivernais. Ces différents postes m'ont permis d'allier technicité, transversalité et ouverture d'esprit ; et je compte me servir de tout cela ». Ainsi, pour lui, être chef de l'exploitation de l'EPL de Challuy est un peu « un retour aux sources ».
Racines liées
En effet, il explique « j'ai vécu dans la ferme familiale jusqu'à mes 16 ans environ. Je suis donc très attaché à la ruralité et à l'agriculture ». Selon ses dires, la ruralité est d'ailleurs indissociable de la profession agricole, puisqu'elles sont finalement calquées l'une sur l'autre : « La ruralité offre un confort de vie indéniable via la proximité avec la nature - dont je ne peux pas me passer. Cela étant, il faut reconnaître que vivre dans les milieux ruraux est une contrainte puisque nous n'avons pas tous les services à moins de 15 minutes en métro… De ce fait, à la campagne, il y a une certaine dureté dans la vie quotidienne mais cela donne aussi une force et une honnêteté de caractère aux gens, qu'il est difficile de tromper. Ces dimensions se retrouvent dans le rythme de vie puisque l'on suit le cycle de la nature en adaptant les activités, ou la nourriture, aux saisons. Et, travailler dans le milieu agricole permet d'embrasser professionnellement toutes ces facettes – ce qui me plaît énormément. En parallèle, même si la profession implique forcément un grand engagement personnel, je trouve qu'elle octroie la liberté de prendre le temps d'échanger avec d'autres collègues ou tout simplement avec son voisin, puisque les contraintes temporelles ne sont pas les mêmes que dans un bureau ; ce qui est appréciable ».
Transmission indispensable
Désormais en poste au sein de l'exploitation de l'EPL de Challuy, il fait le bilan des premiers mois écoulés : « L'équipe pédagogique et administrative est très bienveillante pour faciliter mon intégration en me dévoilant les rouages d'un établissement scolaire. De plus, les deux salariés de l'exploitation, qui sont très travailleurs et qui connaissent parfaitement l'exploitation, sont une aide très précieuse pour avoir une vision précise de celle-ci ». Plus spécifiquement, il évoque un pan de l'EPL qui lui tient très à cœur, en effectuant un parallèle entre ses anciennes missions à l'ONF et ses nouvelles : « en forêt, nous travaillons sur 30 ou 40 ans. Il y a donc une nécessité à transmettre les savoirs et les informations, puisque lorsqu'un projet est lancé, il est rare de le mener jusqu'au bout. Ici à Challuy, la transmission est aussi au centre des échanges puisqu'au-delà du fait que l'exploitation est un support pédagogique pour les élèves. Par leur biais, c'est bien l'avenir de l'agriculture dont il est question, et encore plus aujourd'hui étant donné qu'une grande proportion d'élèves ou d'apprenants n'est plus issue du monde agricole. Pour ces raisons, il faut donc que l'exploitation de l'EPL soit un lieu de formation à l'agriculture moderne de demain ».
S'intégrer pour s'adapter
Il développe cette vision : « Cela passe par l'intégration des nouvelles technologies dans nos métiers, l'agroécologie, les labels environnementaux, l'ajustement des pratiques… D'ailleurs, l'exploitation est depuis peu labellisée HVE 3. En plus de tout ceci, il faut penser l'exploitation comme faisant partie d'un terroir ayant ses particularités et encore plus dans le cadre du changement climatique. À mon sens, il faut optimiser nos pratiques afin d'absorber autant que possible les aléas climatiques. Le défi de cette réflexion est d'arriver à un système opérationnel, viable et intellectuellement abouti. Pour y parvenir, les échanges sont indispensables pour trouver des idées ou des solutions. Parmi elles, et spécifiquement pour l'exploitation de l'EPL de Challuy, je pense notamment à l'implantation d'une haie de 1 000 m linéaire et de 1 000 arbres intraparcellaires, dans le cadre du « Pacte haie », le travail sur la génétique de pointe pour faciliter les vêlages, ou encore le pâturage des dérobées des cultures par les ovins – qui sera lancé cette année ». Il conclut : « L'exploitation de l'EPL de Challuy – comme toutes les autres – a un devoir d'exemplarité, car elle est censée être la vitrine du territoire en matière agricole en vue de transmettre les pratiques aux nouvelles générations ; vaste programme mais qui est très enrichissant ».
1. https://www.agribourgogne.fr/articles/02/08/2024/Du-changement-a-l-EPL-de-Nevers-Cosne-Plagny-94376/