Groupama Grand Est
Une année moins impactée par le climat
Les résultats 2023 de Groupama Grand Est, qui couvre douze départements dont la Côte-d’Or, ont été présentés par François Schmitt, président, Benoît Douxami, directeur général et Francis Bournigal, directeur général délégué. Malgré quelques aléas climatiques et des coûts de réassurance en hausse, l’année a été positive.
« Pour Groupama Grand Est, 2023 est plutôt un bon exercice, notamment grâce à la finance », a expliqué son président François Schmitt lors de la présentation des résultats 2023 le 21 mai : « Les fonds propres du groupe ont augmenté d’un peu plus d’un milliard d’euros. Cela nous donne une assise économique qui nous permet d’affronter ce qui nous tombe dessus ». Après une année 2022 particulièrement impactée par les événements climatiques qui avait engendré pour plus de 10 milliards d’euros d’indemnité dont la moitié à cause de la grêle, 2023 a été une année plus classique même si le territoire a été touché par plusieurs tempêtes et inondations. Sur le plan national, cette sinistralité aura correspondu à plus de 500 millions d’euros d’indemnisation. Entre 2022 et 2024, les prix de réassurance ont augmenté de 27 %. Cette hausse des coûts n’est pas entièrement répercutée sur les contrats individuels, mais elle affecte directement la gestion des risques et la stabilité financière des assureurs. Il faut aussi garder à l’esprit que Groupama est encore l’un des rares assureurs à assurer des collectivités (18 000 en France, dont 4 200 sur les douze départements de la zone Grand Est). L’assureur a dû résilier les contrats d’une soixantaine de collectivités représentant des cas qui n’étaient plus tenables, économiquement. La sinistralité, en 2023, se caractérise aussi par moins de problèmes climatiques et moins d’incendies agricoles. Dans un tel contexte, les résultats économiques de Groupama Grand Est restent très bons (2e caisse régionale en termes de résultats).
Stratégie revue
François Schmitt a souligné que ces augmentations ont poussé Groupama à revoir sa stratégie de gestion des sinistres et à ajuster les tarifs pour maintenir un équilibre économique sans les répercuter entièrement sur les contrats individuels. Pour faire face à ces défis, l’assureur a intensifié ses efforts en matière de prévention. Des visites sont régulièrement effectuées dans les entreprises, les collectivités locales et les exploitations agricoles pour identifier et réduire les risques. Ces initiatives comprennent des conseils pratiques sur la gestion des équipements, la protection contre les intempéries et la prévention des incendies. Elles visent à réduire la fréquence et la gravité des sinistres. « Nous voulons casser le cycle des hausses, soulignait François Schmitt, en travaillant sur la prévention, le meilleur moyen d’éviter les problèmes graves ». Avec sa forte présence territoriale, l’entreprise mise aussi sur la proximité et la réactivité, grâce à ses élus renforts, des bénévoles qui interviennent rapidement lors de certains sinistres pour estimer les dommages et aider les sociétaires.
La pousse de l’herbe sous surveillance
L’assurance climatique pour les cultures reste un sujet de préoccupation. Néanmoins, 2023 est une très bonne année pour l’assurance Multirisque climatique (MRC). Le bilan est positif avec un ratio cotisation/dépense à 55 %. François Schmitt a évoqué l’indice Airbus mesurant les pertes sur les prairies : « Évaluer la pousse de l’herbe et compliquée. Cet indice, relevé par satellite, donne des informations sur les terres de chaque exploitation pour définir un taux de pertes moyen. Il mesure la hauteur des couverts et le stress qu’ils subissent. Grâce à lui nous voyons très bien les excès de froid, de chaud ou de sec. Mais il voit mal les excès d’eau. Nous faisons aussi des mesures au sol dans un réseau de 300 fermes de référence. Le taux de corrélation obtenu est supérieur à 85 % et ne cesse de s’améliorer ». 2021 et 2023 ont été une bonne année pour la pousse de l’herbe et 2024 suit la même route. « Le risque n’est pas systématiquement plombé, toutes les années ne seront pas mauvaises, conclut François Schmitt, et 2023 prouve que l’on peut équilibrer ce risque ».
En chiffres
- Résultat net 2023 dégagé par la caisse régionale Groupama Grand Est : de 23,7 millions d’euros
- Ratio combiné : 99,8 % (sur 100 euros de cotisations, Groupama Grand Est a dégagé 20 centimes de marge)
– Nombre de sociétaires : près de 391 000
- 174 agences commerciales
- 242 caisses locales