Marché du foncier agricole
Les terres et prés de BFC sont les moins chers de France
Dans son dernier rapport, la Fédération nationale des Safer livre l’évolution des prix du foncier rural, qui comprend notamment les terres agricoles. Qu’en est-il en Bourgogne-Franche-Comté ?
De manière générale, et selon les chiffres révélés par le dernier rapport de la Fédération nationale des Safer, le prix des terres agricoles a augmenté, en France, de 1,5 % pour atteindre en moyenne 6 200 euros/ha en 2023, dans un contexte où les transactions (104 560 / -1,5 %) et les surfaces (454 900 ha / -5,3 %) ont marqué le pas après deux années de progression. Les prix des biens loués ont progressé de 1,4 % et se sont affichés en moyenne à 5 120 euros/ha, avec un rattrapage dans les zones de polyculture-élevage. Si l’on s’intéresse plus particulièrement au marché des terres et des près en 2023 en Bourgogne-Franche-Comté (BFC), voici ce que révèle le rapport de la FNSafer. À l’échelon régional, les prix des terres et prés libres sont relativement stables par rapport à 2022. Les parcelles occupées connaissent au contraire une hausse des prix, avec un écart qui se réduit avec les prix des biens libres. La BFC reste la région avec les prix des terres et prés les moins chers de France métropolitaine. Si l’on fait le détail, sur les trois départements de la zone de diffusion de Terres de Bourgogne (Côte-d’Or, Nièvre et Yonne) voici ce qui se dégage :
- En Côte-d’Or : le marché agricole des terres et prés reste relativement stable en volume par rapport à l’année 2022 mais présente des valeurs globalement en hausse avec de fortes disparités. Les constats des années précédentes se confirment. La pression et la demande sur les biens libres de bail en zone céréalière s’intensifient encore mais restent relativement modérées sur les secteurs où l’on constate les prix les plus élevés du département. L’impact du classement en AOC de certaines parcelles, sur la petite région de la Côte viticole et de l’arrière-côte de Bourgogne, reste élevé et traduit une recherche importante des acteurs de la viticulture sur les terres à planter dans ces secteurs qui, pour certains, ont un avenir viticole certain.
- Dans la Nièvre : sur un marché global en forte contraction, aucune petite région agricole n’est épargnée. La baisse des valeurs libres de 1 à 9 % est considérable quand le marché des biens loués est totalement stable. Ce ressenti est accentué par une baisse des surfaces vendues et du nombre de transactions. Les valeurs se rapprochent de celles de 2019. La rentabilité en amélioration sur les systèmes de production bovins n’impacte pas les cours mais l’attrait pour ce type d’exploitations reprend un peu.
- Dans l’Yonne : le marché des terres et prés est stable par rapport à 2022 en nombre de ventes et en surfaces vendues mais il régresse de 3 % en valeur toutes situations confondues (libres ou occupées). La part des biens occupés représente 78 % des surfaces cédées (-2 % par rapport à 2022), d’où un marché des biens libres extrêmement restreint de 949 ha, soit 22 % des surfaces vendues. Les prix moyens des terres et prés libres évoluent cependant légèrement à la hausse (+3 %) malgré de fortes disparités d’une petite région à l’autre. Cette évolution trouve également une explication dans le nombre de ventes très faible sur quelques petites régions (Terre Plaine, Morvan), d’où la prudence indispensable à avoir sur l’interprétation de certaines tendances.
Note de bas de page : Source : groupe Safer, www.le-prix-des-terres.fr