Productions végétales
Allez, on attaque

AG
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La moisson de sarrasin est imminente en Côte-d'Or. De premiers champs seraient même déjà récoltés.

Allez, on attaque
Pascal Guérin, agriculteur à Billy-lès-Chanceaux, espère un rendement départemental d'une tonne à l'hectare.

L'association Sarrasin bio de Bourgogne est dans les starting-blocks. « Septembre est effectivement notre mois de récolte », indique Pascal Guérin, exploitant à Billy-lès-Chanceaux, « le sarrasin est présent chez une quarantaine d’agriculteurs adhérents, pour une surface de 700 ha cette année, la plus grande majorité dans un rayon de 40 km autour de Baigneux-les-Juifs ». Pour le président de la Déshy'21, la moisson se présente « plutôt bien », même si une grande disparité de résultats devait être observée selon les variétés : « nous visons un rendement similaire à celui de 2023, soit entre 800 kg et une tonne à l'hectare. Ce serait déjà bien, alors que notre moyenne depuis la création de notre filière en 2019 s'établit à 7 q/ha ».

La plus grande marge ?

Le prix payé aux producteurs devrait se situer entre 900 et 950 euros la tonne : « ce tarif est tout à fait correct, surtout dans ce contexte difficile en bio. Oui, le sarrasin sera probablement, et peut-être de loin, la culture AB qui générera la plus grande marge en 2024. Nous sommes constamment en discussion avec nos partenaires pour sécuriser ce prix à 1 000 euros. En réalité, cet objectif est atteint cette année, mais il nous faut déduire les frais de stockage et de séchage ». Le sarrasin nécessite en effet de sortir quasi systématiquement le « ventilo », comme l'explique Pascal Guérin : « la floraison de cette plante est perpétuelle, on trouve toujours des grains mûrs, des grains verts et des fleurs en même temps… Il faut pratiquement toujours sécher, à moins d'avoir recours au préfauchage par un temps favorable. À cause de cette caractéristique, il n'est pas toujours simple de prendre une décision pour aller moissonner : attendre quelques jours permet à de nouveaux grains d'arriver, mais le risque est d'en perdre un certain nombre entre-temps ! ».

Un nouvel outil

Pour le stockage de cette récolte 2024, les adhérents de l’association bénéficieront d'un grand silo spécialement dédié au sarrasin, construit à l'usine de Baigneux : « sa capacité est de 600 tonnes, nous sommes parfaitement équipés désormais avec, en plus, un séchoir mobile ». Une troisième charge est à considérer depuis peu, comme l'explique Pascal Guérin : « nous sollicitons une entreprise pour l'utilisation d'un drone en haut de nos parcelles, le but est de déterminer la présence éventuelle du datura, qui est l’ennemi numéro un du sarrasin. Si la présence de cette plante est avérée, nous recevons les coordonnées GPS de chaque pied et il faut tout de suite aller les arracher. Ce service a forcément un coût, environ 60 euros de l'hectare, mais il représente un gage de qualité pour notre filière. Environ 200 ha ont été survolés cette année : à terme, nous voulons contrôler toute la surface avec ce petit appareil ». L'actualité de la filière Sarrasin bio de Bourgogne, c'est aussi la poursuite de diverses expérimentations : « BioBourgogne étudie le comportement de plusieurs variétés, avec des dates de semis et des densités différentes. La société Favrichon et Vignon a également remplacé Moulin Marion au sein de notre filière : nous souhaitons continuer de travailler sur le décorticage de nos graines, avancer dans ce domaine devrait permettre d'imaginer de nouveaux produits finis et pousser la production vers le haut ».