Le GDS21 vient d'organiser cinq réunions pour dresser un état des lieux sanitaire. La FCO 3 descend le département, la 8 le monte et la MHE n'est plus très loin.
Bon, ça se complique. La FCO-3 est en Côte-d'Or, 63 exploitations étaient touchées à la date du 26 septembre et ce nombre devrait être bien plus important le jour de la sortie de ce journal. La FCO-8 est aussi chez nous et arrive « de l'autre côté », comme l'indique Jean-Luc Chevalier, président du GDS21 : « Trois foyers sont déclarés au moment où je vous parle. L'un des éleveurs concernés avait vacciné contre la 3, mais un de ses ovins a contracté la 8… Nous sommes décidément à la croisée des chemins ». Dans le même temps, la MHE se rapproche dangereusement : « à ce jour, au plus proche de nous, elle se trouve dans la Creuse. En appliquant une zone de régulation de 150 km autour de ce foyer, un grand bout de la Nièvre et une petite partie de la Saône-et-Loire sont concernés. La Côte-d'Or n'est donc plus trop loin ». Des échanges entre éleveurs ont permis de mettre en avant l'efficacité « plus que moyenne » des désinsectisations. Les bêtes en bâtiments seraient également bien moins touchées que leurs homologues encore au pré. Jean-Luc Chevalier informe qu'un vaccin a été homologué « d'urgence » pour les broutards : « celui-ci devrait permettre l'export avant fin octobre. En attendant, il est toujours demandé des tests PCR négatifs sur les animaux. Les positifs doivent malheureusement rester en France : s'ils peuvent être placés en engraissement, c'est tant mieux. S'ils restent en ferme, cela pose bien souvent des problèmes, nos réunions ont été l'occasion d'en discuter ». Le président du GDS déplore également une problématique concernant les jeunes veaux laitiers : « l'Espagne ne veut que des veaux négatifs en PCR. Or, un grand nombre d'entre eux réagissent positivement, c'est forcément contraignant ». La semaine dernière, Jean-Luc Chevalier invitait les éleveurs à déclarer tout signe clinique sur leurs animaux et, au nom du GDS, « déconseillait de se rendre à Cournon avec des animaux ».
Un climat anxiogène
Frédéric Porcheret, éleveur à Champignolles près d'Arnay-le-Duc, a accepté de sourire à la demande du photographe mais le cœur n'y était pas vraiment, lors de la réunion du 26 septembre à Pouilly-en-Auxois : « En réalité, le contexte a tout pour être anxiogène… Trois maladies naviguent autour de nous et personne ne sait où donner de la tête. Je m'inquiète des protocoles de vaccinations particulièrement intenses que cela implique et va impliquer dans nos cheptels, en plus de ce que nous faisons déjà en temps normal : non, nos vaches ne sont pas des éponges ! Les questions sont nombreuses, nous ne savons pas quelles seront les répercussions sur nos bêtes en reproduction. Pour ma part, cela fait plusieurs années que j'utilise des produits à base de plantes pour augmenter l'immunité de mes vaches et réduire les vaccins, les résultats sont prometteurs, mais sur ces trois nouvelles maladies, je ne pourrai pas faire d'impasse, j'ai pris la décision de vacciner pour protéger au mieux mon cheptel… ».