Fourrages
Une alimentation de meilleure qualité grâce au séchoir thermovoltaïque

Christopher Levé
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Depuis trois ans, Pierre-Yves Roy, agriculteur à Cisery, travaille avec un séchoir thermovoltaïque pour sécher son fourrage, dans le but d'avoir une meilleure qualité de l'alimentation donnée à ses vaches allaitantes.

Séchoir
Une visite du séchoir thermovoltaïque de Pierre-Yves Roy a eu lieu le jeudi 26 septembre.

Le jeudi 26 septembre, Pierre-Yves Roy ouvrait les portes de son exploitation, située à Cisery, pour présenter son séchoir thermovoltaïque. Ce système, l'agriculteur l'utilise depuis maintenant trois ans, ce qui lui permet d'augmenter la qualité du fourrage en supprimant l'enrubannage ; de sécher du fourrage en bottes carrées pour les vaches allaitantes ; de réduire l'achat de concentrés et améliorer l'autonomie protéique ; et de sécher des céréales à basse température. « Le séchoir permet d’avoir plus de souplesse dans la récolte des prairies. On va tourner plus avec de l’aliment sec qu'avec de l’aliment humide, ce qui fait qu’il y a beaucoup moins de risque au niveau sanitaire pour les animaux », explique-t-il. « L’intérêt, c’est essentiellement pour augmenter la valeur alimentaire des aliments. On peut espérer gagner, par rapport à des foins, 0,15 à 0,20 UF (unité fourragère) et 3 ou 4 points minimum en protéine ».
S'il utilise le séchoir pour l'alimentation de ces vaches allaitantes, Pierre-Yves Roy l'assure : « On peut sécher toutes sortes de cultures avec, du fourrage comme des céréales ».

Plus de possibilités de récolte

Si ce séchoir thermovoltaïque à une capacité de séchage de 300 t de fourrage et de 200 t de céréales par an, Pierre-Yves Roy ne sèche que 180 tonnes de matières sèches par an, suffisantes pour son cheptel de 100 UGB (il fait 65 vêlages chaque année).
Avec une année pluvieuse comme celle que nous connaissons, quel est l'impact pour l'agriculteur ? « Cela a donné de la souplesse, c'était beaucoup plus simple d’aller récolter le fourrage car il était possible de n'aller chercher que de petites quantités. Aussi, après trois années d'utilisation, je m'aperçois que j'ai de plus en plus besoin du séchoir. Avec le changement climatique, les périodes de travaux sont beaucoup plus courtes, alors, grâce au séchoir, cela permet d'avoir du bon foin en trois jours, et de récupérer des aliments digestibles. Ce qui compte dans l'alimentation des vaches, c'est la digestibilité des aliments ».
En résumé, Pierre-Yves Roy confie que le séchoir thermovoltaïque lui a permis « d'ouvrir des perspectives sur ce qui est fait comme culture sur la ferme, toujours pour l’alimentation des vaches, car les possibilités d'aller récolter sont plus grandes. Il y a moins besoin d'attendre que les cultures soient sèches ».

Séchoir
Pierre-Yves Roy sèche 180 tonnes de matières sèches par an, suffisantes pour son cheptel de 100 UGB.

Zoom sur le projet

C'est avec la société Base, située près de Bordeaux (qui existe depuis 15 ans), que Pierre-Yves Roy s'est lancé dans ce projet, avec une mise en route du séchoir thermovoltaïque en septembre 2021. Ce séchoir fonctionne à l'énergie solaire grâce à des panneaux Cogen'Air, créés et brevetés par Base. Ces panneaux produisent simultanément de l'électricité et de la chaleur et améliorent le rendement solaire. Avec, il est possible de produire de gros volumes d'air chaud de + 5 à + 15 °C par rapport à la température de l'air ambiant. Le séchage, lui, se fait à basse température, c'est-à-dire en dessous de 40 °C. À noter que le surplus d'électricité produit est stocké sur une batterie virtuelle, ce qui permet à l'agriculteur de puiser dedans si nécessaire.