Huilerie Brossard
Le goût des liens

Chloé Monget
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Le 8 septembre, l'Huilerie Brossard (Raveau) participait à la 13e édition de « Fantastic picnic ». Un événement alliant repas et découverte de l'exploitation.

Le goût des liens
La vaisselle avait été prêtée par la recyclerie de La Charité Emmanuel Brossard stipule : « Certes les assiettes étaient dépareillées mais elles étaient en dur. La communauté de communes de Bertranges nous a aussi fourni des éco-cups ». Crédit photo : Huilerie Brossard.

Dans le cadre de la 13e édition du « Fantastic picnic », l'Huilerie Brossard à Raveau organisait un repas-guinguette à la ferme, le 8 septembre. Emmanuel Brossard précise : « Ce n'est pas la première fois que j'ouvre mes portes, mais c'est mon premier « Fantastic picnic ». J'ai décidé de participer car cela correspondait à mes axes de travail tout en offrant un peu plus de visibilité à mon événement ». Ainsi, le principe de ce dernier était simple : manger et s'amuser tout en découvrant l'exploitation et les productions associées.

Dans l'assiette…

« Le but était de montrer que tout est lié. En effet, ma production (huile et autres) permet d'autres choses, à l'image de l'alimentation animale, via les tourteaux. Je voulais mettre en lumière que rien ne se perd et que les agriculteurs et producteurs ont de véritables interactions via leurs activités pour tout valoriser ». Afin de rendre cet aspect encore plus concret, le repas avait été savamment élaboré. La soixante de personnes présente lors de l'événement a pu démarrer la dégustation par un apéritif composé de kir cassis (Pouilly-Langlois, Pougny) au vin blanc (Cave Nérot, Saint-Père), avec une terrine de cochon à la moutarde (fabriquée par la Cerise sur le cochon, Prémery, avec la moutarde de l'Huilerie Brossard). Puis, en entrée, ils ont pu savourer une salade de lentilles (Huilerie Brossard) avec en assaisonnement : huile de carthame et de colza (Huilerie Brossard) accompagnée par du hareng fumé (Fumage du Nohain, Cosne). Ensuite, pour le plat, c'est un jambon à la broche (Ferme du Grand Ouche, la Marche), avec des frites (le potager d'Herry, Herry – 18) qui fut servi. Enfin, pour finir sur une note sucrée, les convives ont pu se rafraîchir avec des glaces fermières (Gaec de la Voie lactée, Ourouer).

et au-delà

Emmanuel Brossard détaille : « J'aime recevoir du public dans mon exploitation afin de faire découvrir tous les tenants et les aboutissants de ce que l'on fait tout en leur présentant le lieu de travail quotidien. Pour certains clients que je vois régulièrement c'est un autre lien qui se crée humainement parlant. En parallèle, cela leur montre comment ce qu'ils ont sur la table est fait, en somme j'apporte le morceau d'histoire du produit qui leur manque. D'ailleurs, je trouve qu'aujourd'hui il y a une véritable appétence des clients pour ce pan, c'est très bénéfique car ils ont de plus en plus conscience que leur acte d'achat n'est pas anodin et que via celui-ci ils font vivre tout un écosystème. De plus, le fait de les accueillir dans une ambiance conviviale permet de leur rappeler que c'est une passion qui motive tout cela, et qu'en fait, derrière un produit il y a des gens qui les font. Je pense que cela a été oublié parfois, mais force est de constater qu'avec ce genre d'événement, cela tend à se gommer ». Il poursuit : « C'est assez magique de voir les gens s'émerveiller face aux produits, cela donne du baume au cœur dans un contexte compliqué. Avec ce type de rencontres, on retrouve du sens à ce que l'on fait, et les heures passées à travailler sont un investissement satisfaisant lorsque l'on voit la joie des clients au moment de la dégustation. Cela donne envie de continuer ». Il conclut : « J'aime à me dire que désormais, lorsqu'ils regarderont un champ de colza par exemple, ils se diront que cela sera plus tard une huile. C'est un éveil de conscience indispensable si l'on veut faire valoir la valeur de nos productions ». Emmanuel Brossard remettra le couvert en 2025, avec d'autres animations toujours en lien avec son activité.