Sanitaire
Pour une bonne hygiène au vêlage

GDS 21 (d’après la formation Ecoantiobio et bien -être – GDS 71 et GTVBFC)
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L’hygiène est capitale car le veau nouveau-né n’a pas de défenses immunitaires. Des mesures simples permettent de limiter le risque d’introduction et de multiplication d’agents pathogènes pouvant être à l’origine d’épisodes cliniques sévères.

Pour une bonne hygiène au vêlage
crédit photo Réussir

Protégez votre maternité

Vous attendez la visite du vétérinaire ou d’un autre intervenant ? Installez un pédiluve à l’entrée de votre bâtiment pour éviter l’introduction d’agents pathogènes (salmonelles, colibacilles, cryptosporidies, virus…). Un simple bidon coupé empli de liquide désinfectant peut faire l’affaire Attention : un pédiluve ne sera efficace que si le visiteur a des bottes propres et qu’il reste quelques secondes dedans. De même, la solution désinfectante ne doit pas être sale, c’est-à-dire avec de la matière organique. Si vous ne disposez pas de point d’eau à proximité de l’entrée de votre bâtiment, prévoyez deux bacs : un premier qui permet de laver les bottes (mettre une brosse à disposition) et un deuxième contenant le produit désinfectant. N’oubliez pas de changer la solution. La fréquence de changement dépend du produit utilisé mais de manière générale, s’il y a de la matière organique, il faut changer la solution. Vous pouvez également mettre des surbottes plastiques à disposition des intervenants. Un clin d’œil : si les visiteurs doivent avoir des bottes propres à l’entrée des bâtiments, ils doivent pouvoir repartir de l’exploitation avec des bottes propres. Il est donc indispensable d’avoir un lieu où tous les visiteurs peuvent laver leurs bottes ce qui implique une arrivée d’eau et une brosse. Le saviez-vous ? Un gramme de fèces de veau malade de cryptosporidiose peut contenir plusieurs millions de cryptosporidies… Cent parasites suffisent pour infecter un veau naïf. Gare aux semelles des bottes !

Vous intervenez sur un vêlage difficile ?

L’intervention pour l’aide au vêlage, uniquement si elle se justifie, ne s’improvise pas. Elle doit être réalisée dans des locaux adaptés et dans de bonnes conditions d’hygiène. Il est conseillé de préparer le matériel nécessaire pour le vêlage (eau, cordes, vêleuse) et pour la réanimation du veau en cas de besoin (système de suspension, eau froide, thermomètre, trousse à pharmacie dont la composition est fixée avec votre vétérinaire). En effet, un veau qui a besoin d’être réanimé ne va pas attendre que vous ailliez chercher des médicaments. Veillez à la propreté de la case de vêlage : la vache doit être isolée dans une case dédiée et propre. L’isolement de la vache au moment du vêlage va faciliter le léchage, la prise de colostrum, le bon démarrage du couple mère-veau. La litière doit être propre : en effet, à la naissance le veau naît naïf, son système immunitaire n’est pas encore rodé. Il faut donc lui assurer un environnement le plus propre possible. Une bonne contention de la vache est essentielle pour votre sécurité et celle de la vache. L’idéal est l’emploi d’une barre à césarienne équipée d’un cornadis anti-pendaison qui permet qui permet à l’animal de se coucher en cours de mise bas sans risque d’étouffement. Ce système de contention permet aussi de faire une césarienne dans de meilleures conditions (animal moins stressé, sécurité pour les intervenants, hygiène de l’intervention). Certaines sont équipées d’un panneau d’allaitement pour faire téter un veau. L’hygiène lors d’un vêlage est primordiale pour réduire les pathologies néonatales ou les risques d’infertilité chez la vache. La vulve de la vache doit être lavée avec du savon et de l’eau pour éviter l’entrée de fèces dans l’utérus afin de limiter le risque de métrite. Protégez-vous : mettez des gants avant de fouiller la vache pour vous protéger des zoonoses (fièvre Q, salmonellose, brucellose…)

Les premiers soins au veau

Le veau est enfin là ! Néanmoins le vêlage n’est pas terminé. Il faut veiller à maintenir le veau au chaud à l’abri des courants d’air. Après vous être assuré de sa vitalité (respiration), il est important de tenir le veau au chaud pour qu’il maintienne sa température corporelle. Pour les veaux les plus fragiles, plusieurs solutions faciles à mettre en œuvre existent : manteau, lampe chauffante ou case à veau… La prise de colostrum doit être la plus rapide possible pour apporter au veau l’énergie et les anticorps nécessaires (un veau doit boire 10 % de son poids dans les 10 premières heures de sa vie). À retenir : un veau allaitant doit boire deux litres de colostrum dès la naissance puis prendre une deuxième buvée dans les 6 heures qui suivent. Pour être efficace, le colostrum doit être de qualité a minima 80 à 100 g/l d’IgG (soit 28 BRIX sur le réfractomètre). Vous rencontrez des cas de diarrhées néonatales ? Pensez à contrôler la qualité de vos colostrums (à l’aide d’un réfractomètre) et le transfert immunitaire. Parlez-en à votre vétérinaire. Concernant l’hygiène du matériel de tétée : si le veau ne tète pas spontanément, le colostrum de sa mère doit être distribué en utilisant un biberon ou une sonde. Le matériel doit être propre et réservé aux veaux nouveau-nés. Une autre sonde ou un autre biberon doivent être utilisés pour les veaux malades. Vous rencontrez des cas de diarrhées néonatales ? Pensez à contrôler la qualité de vos colostrums (à l’aide d’un réfractomètre) et le transfert immunitaire. Parlez-en à votre vétérinaire. En ce qui concerne l’hygiène des manipulations : la vidange du cordon ombilical doit être réalisée avec des mains ou un matériel propres puis le cordon doit être désinfecté. De même, si vous constituez une banque de colostrum, respectez les règles d’hygiène lors du prélèvement : mains propres, contenant propre, trayons nettoyés.

Ne pas oublier la mère

La vache doit se remettre des efforts et du stress de la mise bas. Elle a besoin de boire et de s’alimenter rapidement après le vêlage. La vache peut boire entre 20 et 30 litres d’eau juste après le vêlage, il faut impérativement qu’elle ait un accès facilité à l’eau : prévoir un abreuvoir accessible avec du débit (attention à la marche trop haute pour les vaches ayant subi une césarienne). Si votre installation ne le permet pas, il est recommandé de porter de l’eau au seau après le vêlage, si possible tiédie légèrement pour faciliter sa consommation. La vache doit pouvoir également accéder facilement à la nourriture car elle est souvent très accaparée par son veau et ne va que peu à l’auge : ne pas hésiter à lui faire un plateau-repas exprès pour elle ! Cette gestion est primordiale et conditionne entre autres la montée de lait.

Ne pas faire l’impasse sur l’hygiène

Le matériel de vêlage doit être nettoyé après chaque intervention en insistant notamment sur les cordes de vêlage qui seront lavées et désinfectées par trempage dans une solution désinfectante. La litière de la case de vêlage va être souillée par le sang, les matières fécales du veau et les délivrances. Les eaux fœtales viennent mouiller cette aire paillée, facilitant le développement du microbisme dans la litière. Entre chaque vêlage, les délivrances et la litière souillée seront éliminées en évitant de créer des creux dans la litière (effet cave) puis de la paille propre sera remise en place. En général, vous pouvez utiliser un asséchant de litière ou l’ensemencer par des bactéries non pathogènes pour faciliter le développement du microbiote intestinal du veau qui provient essentiellement de la litière sur laquelle naît le veau. Pour prévenir des épisodes pathogènes, une désinfection de la litière est possible en saupoudrant un mélange de Virkon et de chaux éteinte avant et après chaque vêlage.

Note : Pour plus d’informations, contacter Virginie Pabiou au GDS 21 (06 09 14 55 07). Toutes ces mesures peuvent être contraignantes mais l’énergie que vous dépensez autour du vêlage vous permet d’économiser du temps par la suite.