Moissons
Une récolte assurément décevante

Christopher Levé
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Les moissons terminées pour la grande majorité des agriculteurs, il est l’heure du bilan. Sans surprise, comme annoncé ces dernières semaines, la récolte est décevante pour la quasi-totalité des cultures. Seul le colza tire son épingle du jeu, sans toutefois battre des records.

Moissons
Sans surprise, la récolte est décevante pour la quasi totalité des cultures.

Ces moissons seront vite à oublier. Pour la quasi-totalité des agriculteurs icaunais, les rendements sont faibles, ce que confirme Yohann Girod, directeur général de la coopérative Ynovae. « Au niveau des orges d’hiver, d’un point de vue quantitatif, on est sur quelque chose de très décevant. On a une moyenne de rendement qui tourne autour de 55 q/ha (sur le secteur Ynovae) avec des récoltes très basses, à 35 q/ha, et de rares « meilleures » parcelles qui flirtent avec les 65 q/ha. On paye les aléas climatiques, notamment avec l’excès d’eau qui y a depuis octobre 2023 et le manque de luminosité ».
D’un point de vue qualitatif, cela reste correct, « tant au niveau de la protéine (autour de 10,5) que du calibrage (proche de 80) », poursuit-il.
Seules satisfactions, les colzas ont tout de même « été bien chahutés par la grêle, où il y a eu des endroits assez marqués sur le secteur d’Ynovae, ce qui fait que l’on se retrouve avec des rendements très variables, le meilleur croisant le pire. Cela est aussi lié à l’hydromorphie des sols, le colza n’aimant pas les parcelles hydromorphes. Des parcelles plus filtrantes ont permis à des colzas de tirer leur épingle du jeu. On a une amplitude en termes de rendements qui va de 15 à 40 q/ha, avec une moyenne à 30 q/ha pour le groupe Ynovae. Globalement, c’est la culture qui déçoit le moins, même si lorsque l’on fait 30 q/ha au lieu de 33 q/ha, on fait tout de même 10 % en moins ».

Quelques rares bons résultats en blé

Quant aux blés, si tout n’était pas encore récolté au moment de notre échange avec Yohann Girod, les résultats intermédiaires montrent que là encore, les rendements déçoivent, pour les mêmes raisons liées au climat. « Les semis qui ont été réalisés dans des conditions complexes. La période de végétation a été marquée par une pluviométrie et une pression maladie importantes, plus ou moins bien maîtrisées, ce qui fait qu’aujourd’hui on arrive à des rendements décevants. On a des parcelles qui font 35 à 40 q/ha, d’autres arrivent à atteindre 75 à 80 q/ha, ce qui est toutefois extrêmement rare. Je pense qu’on aura une moyenne qui devrait s’établir autour de 60 q/ha à l’échelle du groupe, qui est extrêmement décevant et impactant. En termes de qualité ? Aujourd’hui, le critère qui sera le plus impacté sera le PS », assure le directeur général d’Ynovae.
Enfin, concernant les pois, le constat est le même, voire pire. « Ils ont aussi beaucoup souffert, avec une implantation compliquée et beaucoup de parcelles touchées par la maladie. Certains n’ont même pas récolté. Il y a un certain nombre de champs qui ont été retournés et réensemencés en culture de printemps ».
Il était grand temps que ces moissons se terminent…

La bio de Yohann Girod

Nouveau directeur général d’Ynovae, Yohann Girod est arrivée le 8 janvier au sein de la coopérative. Après une période de tuilage avec Jean-Luc Billard, qui est officiellement parti à la retraite le 28 juin, Yohann Girod a pris sa fonction de directeur général le 29 juin.
À 46 ans, il a fait toute sa carrière dans la coopération chez Champagne Céréales puis Vivescia, avant donc d’arriver à Ynovae.