EBE 58 de Prémery
Une botte après l'autre

Chloé Monget
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Le 11 juillet, l'Entreprise à but d'emplois (EBE) de Prémery installait la première botte de paille de la nouvelle isolation ; un pas supplémentaire pour assurer l'avenir de ce dispositif. 

Une botte après l'autre
La signature de la convention du prêt subordonné a été signée le 11 juillet par, de gauche à droite : Jacques d’Harcourt, Président de l’EBE 58, Marie-Laure Brunet, directrice de l'EBE de Prémery et Cédric Aymonier, directeur territorial de la Banque des Territoires.

La première botte de paille de la nouvelle isolation du bâtiment principal (2 500 m2 environ) de l’Entreprise à but d’emplois (EBE) de Prémery a été installée le 11 juillet. Pour cette rénovation thermique, la Banque des Territoires, dans le cadre de son soutien aux projets à fort impact social et territorial, a mobilisé un prêt subordonné de 150 000 euros sur 7 ans. Pour mémoire, l’EBE de Prémery, lancée dans le cadre du dispositif Territoire zéro chômeurs, fut la première du département avec son ouverture en 2017.

Filière à déployer

Outre l’aide apportée à l’EBE de Prémery, la Banque des Territoires vise également à soutenir l’émergence de cette nouvelle filière de l’isolation par la paille. Ainsi, pour la matière première, ce sont Les petites bottes nivernaises qui ont été sélectionnées. Benoît Mathé, l’un des associés de l’entreprise et exploitant, réagit : « c’est le premier bâtiment public qui, à ma connaissance, s’isole avec ce genre de matériaux dans la Nièvre. Cette technique est démocratisée dans d’autres départements et je regrette que cela ne soit pas le cas ici. La paille offre un excellent stockage carbone (environ 14 kg de CO2 au m2). Preuve de son attractivité, nous allons bientôt fournir la Comédie Française à Paris pour l’isoler de cette façon ». Jacques D’Harcourt, président de l’EBE 58, et Marie-Laure Brunet, directrice de l’EBE de Prémery, précisent que cette réhabilitation offre deux volets indispensables pour la pérennité de l’activité de l’EBE de Prémery : « une réduction des dépenses énergétiques et un nouveau confort de travail pour les employés de l’EBE. Car, il ne faut pas oublier que sans eux, rien ne serait possible ».

Le réemploi : un avenir assuré ?

En effet, ils rappellent qu’outre leurs missions diverses et variées au sein de l’EBE de Prémery, assignées « toujours en accord avec leurs compétences et leurs envies » pointent-ils, les salariés seront également en charge de l’installation des bottes et de toute la structure les accueillant. « Nous réutiliserons une grande majorité de matériaux afin de réduire les coûts mais aussi car c’est là notre corps de métier : donner une seconde chance à tout » souligne Marie-Laure Brunet. Les travaux d’isolation permettront également l’installation de nouvelles fenêtres sur les côtés du bâtiment afin d’apporter de nouvelles sources de lumière. Marie-Laure Brunet rappelle d’ailleurs que ces fenêtres sont des dons, comme tous les outils et autres meubles rénovés et commercialisés au sein de l’EBE. L’EBE 58 compte actuellement une centaine de salariés, et propose des services « non concurrentiels et répondant aux enjeux de la transition socioécologique comme la ressourcerie, le maraîchage, etc. » précise Jacques D’Harcourt avant de conclure : « nous sommes persuadés que le réemploi au sens large est source d’avenir. À nous de continuer à le prouver ».