Depuis mars, le Legta – CFPPA de Cosne dispose de simulateurs de conduite et de taille de la vigne. Voici les premiers retours d’expérience sur ces outils.
Le Legta – CFPPA de Cosne dispose, depuis début mars, de simulateurs de conduite d’enjambeur et de taille de la vigne. Après quelques mois d’utilisations, les premiers retours arrivent. Adrien Coudrat, formateur viticole, stipule : « Nous avons reçu les simulateurs en cours d’année, donc nous avons eu environ 2 jours de travail pour 50 élèves ou apprenants, âgés de 15 à 50 ans environ. Nous avons principalement utilisé le simulateur de conduite d’enjambeur, car pour la taille, les formations qualifiantes étaient sur la fin. Malgré tout, les premiers retours sont intéressants ».
Avis équilibré
Selon lui, les simulateurs concentrent des atouts : « c’est une corde supplémentaire à notre arc pédagogique. Avec eux, nous dispensons des cours théoriques en les ancrant un peu plus dans le réel. De plus, tous les élèves peuvent apprendre en même temps, chose impossible en situation réelle puisque nous sommes seulement deux en cabine ; les bases sont donc vues plus rapidement avant de passer à la pratique ». Du côté des élèves, les BPA travaux de la vigne et du vin détaillent leurs premières impressions, comme Lilian, Ambre, Mathis Audrey et Samantha : « C’est très utile pour apprendre où trouver les touches sans faire de bêtises et d’avoir une première approche du code de conduite sur route, sans prendre de risque. En plus, avec les simulateurs, tout le monde voit – via les écrans – ce qu’il se passe. Donc, même si nous ne sommes pas dans la nacelle, nous apprenons lors du passage de nos camarades ; personne n’est mis de côté, ce qui permet d’avoir une bonne cohésion de groupe ». Malgré ces bienfaits, Adrien Coudrat pointe : « À cause des lunettes de réalité virtuelle, certains développent un mal de mer, les empêchant de profiter pleinement de l’expérience. Afin de ne pas les écarter des exercices, ils les font sur écran. Selon les équipes techniques, un mode de vision plus restreint dans l’affiche des lunettes permettrait de limiter cette sensation de mal-être. Nous testerons cela plus en avant prochainement. À noter que ce phénomène se rencontre chez les élèves plus âgés de manière générale. Les plus jeunes, eux, ils n’ont aucune difficulté d’adaptation. Dans tous les cas, l’utilisation des simulateurs permet une approche plus ludique de la conduite ; idéal pour acquérir quelques réflexes rapidement en toute sécurité. De plus, cela permet de passer à la pratique avec moins de stress même si la marche entre la représentation virtuelle et la réalité est énorme ». Si l’apprentissage via simulateur est donc un premier pas pour appréhender la réalité, Adrien Coudrat insiste : « cela ne vaut pas la pratique en situation ».
À étoffer
Pour la suite, il espère quelques améliorations : « pour le simulateur de conduite, nous pouvons simplement conduire dans une parcelle ou sur route et vendanger, ce qui est assez restreint. J’espère que d’autres éléments s’ajouteront comme l’utilisation d’un pulvérisateur, ou de matériel pour le travail du sol. On pourrait aussi imaginer une possibilité de sélection du terroir ou des conditions climatiques, afin de pouvoir ajuster les pratiques. En sus, avoir un scénario de casse de matériels ou de panne pourrait être intéressant pour aborder ces situations. Il y a pléthore de choses à faire avec ses simulateurs, et nous attendons les évolutions avec impatience ». Il ajoute que : « les simulateurs, si les possibilités de travail sont étoffées, pourront être des outils formidables et particulièrement pour les formations courtes, comme le Certiphyto. En effet, nous devons aborder de nombreuses informations dans un temps très serré. Cela nous empêche parfois d’aller sur le terrain pour réaliser les manipulations. Avec les simulateurs, ce problème pourrait être réglé. Cela permettrait – même si l’exercice reste virtuel – d’avoir une première vision de ce qui est requis ». Il conclut : « Les simulateurs ont un avenir, mais ils ne remplaceront jamais la pratique réelle. À mon sens, c’est un complément. Nous verrons si les prochaines promotions suivantes auront le même sentiment ».