S'il n'a que 22 ans, cela fait déjà 4 ans que Valentin Caillon est installé du côté de Sainpuits, en Puisaye. Fils et petit-fils d'agriculteurs, il assure déjà la relève.
C'est sur son exploitation, à Sainpuits, que nous retrouvons Valentin Caillon. Du haut de ses 22 printemps, cela fait déjà 4 ans qu'il est à la tête de sa propre structure. « Je me suis installé en 2020 après avoir obtenu mon Bac pro CGEA au lycée agricole d'Auxerre La Brosse », se souvient-il. « J'ai toujours eu pour rêve de m'installer. Ce n'était pas forcément prévu aussi rapidement, mais une occasion s'est présentée, à quelques pas de la ferme de mon père et mon oncle, je ne voulais pas la manquer. Si je n'ai pas eu peur de m'installer à 18 ans ? C'est vrai que j'ai un peu hésité avant de signer, mais je pense que j'avais plus peur de rater une si belle opportunité qui pouvait ne plus se représenter à l'avenir », confie le jeune homme.
Il récupère alors une exploitation de 128 ha (5 ha de prairie, le reste en grandes cultures) dont les anciens propriétaires partaient à la retraite.
Agriculteur ? Une évidence
S'il faut le choix de s'installer aussi jeune, c'est aussi parce que le monde agricole ne lui est pas inconnu. Chausser les bottes, grimper dans le tracteur, travailler dans les champs, Valentin Caillon sait ce que c'est depuis tout petit. « Je viens d’une famille d’agriculteurs, mon père et mon oncle sont installés pas très loin. Mes grands-parents des deux côtés étaient également agriculteurs. Mon grand-père maternel avait une exploitation en polyculture élevage, avec des bovins allaitants, et mon grand-père paternel avait des moutons et des céréales. Travailler dans le monde agricole, ce n’est même pas une question que je me suis posée, c’était une évidence pour moi ».
L'autre évidence était que Valentin Caillon voulait avoir sa propre structure, indépendante. « Je voulais m’installer tout seul. Être seule a ses avantages, mais il y a bien évidemment des inconvénients. Du côté des avantages, il y a le fait de pouvoir prendre les décisions seules, ce qui va plus vite. Il est aussi plus simple d’adapter ses pratiques à ses ambitions. Mais, comme le dicton le dit si bien, seul, on va plus vite, à plusieurs, on va plus loin. Il y a certaines tâches qui sont très difficiles, voire impossible lorsque l'on est seul, c'est le principal inconvénient. Alors, il faut trouver quelqu’un pour venir donner un coup de main. Mais de ce côté, je peux compter sur le soutien de ma famille : mon cousin et mon frère, encore à l’école, viennent régulièrement m'aider, ainsi que mon père, mon oncle, et mes grands grands-parents. On se rend mutuellement service avec mon père et mon oncle au sein de nos exploitations respectives ».
Un jeune investi syndicalement
L'agriculteur ne souhaite cependant pas s'arrêter là. Il a pour projet de développer une activité de bovins allaitants sur la ferme. « Tout n'est pas encore calé, je suis encore en réflexion sur certaines choses, mais c'est un projet que j'aimerai concrétiser à court terme », assure-t-il.
Les vaches, il travaille déjà avec, de temps à autre. « J'assure des remplacements par l'intermédiaire du SR (Service de remplacement) dans des élevages bovins allaitants, sur mon temps libre. Pour cela, je jongle avec mes périodes de travail sur la ferme ».
Valentin Caillon est aussi pleinement impliqué au sein du syndicat des Jeunes Agriculteurs de l'Yonne (dans le canton de Saint-Sauveur), depuis maintenant deux ans, en tant qu'adhérent. « Les JA, c’est important pour moi, cela permet d’échanger avec d’autres sur diverses problématiques que l’on rencontre, sur l’avenir de l’agriculture, sur les projets… On a des débats constructifs entre nous et parfois, d’autres ont les solutions à nos problèmes. C'est vraiment bénéfique pour chacun d'entre nous ». Il poursuit. « Aujourd'hui, le métier d'agriculteur, d'une manière générale, est de plus en plus compliqué. Les rendements ne sont pas bons, les charges sont élevées et les prix, eux, ne le sont pas assez. C'est important d'être impliqué syndicalement parlant pour le défendre. Si on ne le fait pas maintenant, ce n’est pas quand la situation sera encore plus complexe qu’il faudra se réveiller. Il sera peut-être trop tard. On est les jeunes agriculteurs, le syndicat porte bien son nom, c’est aussi à nous de défendre la profession car on a une longue carrière devant nous. Il ne faut pas uniquement compter sur nos aînés. C’est tous ensemble qu’on fera avancer les choses ».
Avec Valentin Caillon, le monde agricole icaunais peut compter sur un jeune qui a la tête bien ancrée sur les épaules.