FDSEA-JA de Côte d'Or
Dégâts de gibier, grands prédateurs : ça suffit !
S’il y a des sujets qui font souvent parler dans nos campagnes, ce sont bien les dégâts de gibier et les attaques de loup.
La préservation de la faune sauvage ne doit pas se faire au détriment des agriculteurs. Que ce soit pour le gibier ou pour le loup, nous avons un mot d’ordre : les dégâts doivent être évités au maximum, et lorsqu’il y en a, ils doivent être indemnisés vite et à leur juste valeur.
Dégâts de gibier, la baisse des populations, une priorité absolue
Les exploitations côte d’oriennes sont confrontées depuis de nombreuses années à des niveaux de dégâts de gibier trop importants. Ces dégâts sont essentiellement dus à des surpopulations de sangliers souvent liées à une mauvaise régulation de certaines sociétés de chasse. C’est pourquoi, FDSEA et JA se battent pour une attribution croissante de bracelets, le contrôle strict de l’agrainage et l’interdiction du tir sélectif des femelles. À force d’explication, la FDC semble nous avoir entendus et la pression se fait plus forte sur les sociétés de chasse qui dérivent. Mais, à date, nous ne constatons pas suffisamment de résultats sur le terrain. Il faut poursuivre les efforts pour réduire les populations et les dégâts.
En matière d’indemnisation, FDSEA et JA travaillent pour obtenir des prix au plus près de la réalité (dans le cadre de ce qui est permis par la loi).
Cette année, nous avons réussi à simplifier le seuil d’accès à l’indemnisation dégâts de gibier, puisqu’il est dorénavant fixé à 150 € par exploitation sur une année (au lieu du double seuil à la parcelle). Cette avancée significative doit permettre d’indemniser plus de dégâts sur votre exploitation.
Loup, la stricte protection a assez duré
Concernant le loup, nous enchaînons les mobilisations pour dénoncer les attaques toujours plus nombreuses en Côte d’Or et les indemnisations qui ne sont pas à la hauteur des pertes subies.
Avec le renouvellement du Plan National Loup 2024-2029, quelques acquis ont été obtenus comme le recours à 2 voire 3 tireurs sur les tirs de défense simple, l’autorisation des lunettes de tirs à visée nocturne pour les louvetiers, la hausse de 30 % des indemnisations des pertes directes. C’est encore loin d’être satisfaisant et nous réclamons aux pouvoirs publics de rehausser les plafonds de prélèvement, supprimer l’obligation d’éclairer le loup pour les éleveurs et chasseurs, alléger des procédures, bref, simplement pouvoir défendre nos troupeaux !
L’UE s’engage enfin sur cette voie : le déclassement du loup sera à l’ordre du jour du comité permanent de la Convention de Berne début décembre. C’est le fruit d’un long travail syndical qui permettra d’engager une vraie politique de régulation de la population lupine pour protéger les éleveurs et leurs animaux.
Un signe très positif, mais assurons-nous que la France ne surtranspose pas comme à son habitude les règles européennes, ce qui nous laisserait dans l’impossibilité d’avancer sur ce sujet.
Nicolas Bayen, vice-président et responsable ovins à la FDSEA21
Le sujet du loup était récurrent à chacune de nos visites avec le préfet Robine. Il était globalement à notre écoute et nous avons obtenu plusieurs fois des tirs de défense rapides, même si les prélèvements n’ont pas abouti. Nous saurons rappeler nos positions à son successeur. Si le sujet des indemnisations est plus qu’important pour pallier les pertes économiques, cela ne compensera jamais le stress et la fatigue qu’une attaque génère chez les éleveurs et leurs familles. En revanche une seule solution permettrait de les éviter : ne pas laisser le loup s’installer en Côte-d’or ! Le projet de déclassement du statut du loup à l’échelle européenne va dans le bon sens, on attend maintenant de voir si cela va se concrétiser et surtout si nous pourrons avoir une réelle régulation de ce prédateur !
Thierry Besançon, président de la commission dégâts de gibier de la FDSEA21
Notre priorité reste la maîtrise des populations de sangliers et de cervidés pour baisser les dégâts sur nos récoltes. Nous respectons les chasseurs mais ils doivent aussi respecter notre travail. L’indemnisation est un palliatif bien maigre, qui ne couvre pas les pertes indirectes (casse matériel, salissement, temps de travail). La situation est encore plus complexe pour les éleveurs qui voient leurs prairies dévastées. Ce n’est plus possible de continuer ainsi ! Les chasseurs qui sont dans les zones où ça déraille doivent prendre conscience de la situation et faire baisser les populations. Il faut revenir à un juste équilibre entre le métier d’agriculteur et le loisir de la chasse !