Deux éleveurs de Bessey-en-Chaume retracent l'actualité de leur métier, en pleine préparation de la mise à l'herbe.

Les années se suivent mais ne se ressemblent pas toujours. Il y a tout juste un an, Vincent et Frédéric Parigot n’avaient plus guère de fourrages à distribuer à leurs bovins. Cette année, la sérénité est davantage au rendez-vous avec des stocks bien reconstitués l’été dernier. « Il va même nous en rester. Sur ce point, cela nous change de 2021 », se réjouissent les deux frères. Les vêlages, eux, viennent de se terminer. Le dernier de leurs 165 veaux est né le 21 mars, mettant fin à une période de cinq mois de vêlages dans leur troupeau charolais et limousin. « Tout s’est à peu près bien passé. Aucune tendance n’est à relever sur le gabarit des veaux. Nous avons eu quelques naissances un peu plus compliquées que les autres avec notamment cinq césariennes, mais cela reste dans la moyenne », commente Vincent Parigot, qui a désormais les yeux rivés sur la mise à l’herbe. Celle-ci devrait s’effectuer entre le 10 et le 15 avril : « nous commencerons peut-être un peu plus tôt avec des laitonnes, comme nous avons l’habitude de faire. D’ici là, il faudra terminer la vérification de nos clôtures, mettre en place l’abreuvement dans les prés et déparasiter les animaux. Nous serons alors fin prêts. Les génisses d’un an seront alors sorties, elles seront suivies des génisses pleines que nous ferons échographier au préalable. Les mères vaches suivront dans la foulée. Cette opération s’étalera entre 8 et 15 jours selon la météo ».
La pluie attendue
Rencontrés la semaine dernière, Vincent et Frédéric Parigot attendaient un minimum de pluies pour booster une pousse de l’herbe encore très timide : « à cette période, il en faudrait pourtant peu pour que ça parte. Il a plu il y a quelques jours, mais le vent s’est mis à souffler, les plantes n’ont pas pu en profiter. Nos champs attendent eux aussi la pluie, le deuxième apport d’engrais ayant été réalisé. Les cultures n’ont pas souffert durant l’hiver, elles sont en bonne santé et ne demandent qu’à se développer ». Le seul et gros bémol « végétal » est pour l’instant à mettre à l’actif des dégâts de sangliers : « nous ne sommes pas épargnés. Nous avons dû resemer 20 ha de pois d’hiver et de féverole, mais 10 autres hectares sont de nouveau détruits depuis ! ».
Pas le train-train habituel
Les gérants du Gaec de Bessey évoluent, comme l’ensemble de leurs collègues, dans un contexte très incertain avec la hausse des charges : « il est aujourd’hui impossible de se projeter, ne serait-ce qu’à court terme. Tout s’affole, nous avons rarement vu cela. Nous achetons du GNR à presque deux euros, cela devient très compliqué. En termes d’engrais, notre coopérative Bourgogne du Sud s’était couverte de bonne heure, nous nous en sommes relativement bien sortis cette année, mais nous nous posons bien des questions pour la prochaine campagne. Aujourd’hui, nous entendons des prix supérieurs à 1 000 euros la tonne d’engrais azoté… Je ne sais pas ce que cela pourra donner, même si le blé est à 300 euros/t ». Devant une telle hausse des charges, l’augmentation des cours de la viande est forcément la bienvenue, comme le décrit Vincent Parigot : « cela fait vraiment du bien, nous espérons que cela va continuer. Nous retrouvons des cours normaux. Je me souviens, il y a 30 ans, quand je me suis installé, je vendais des vaches entre 28 et 30 francs au boucher de Savigny. La viande a pris un euro/kg en seulement quelques mois, pourvu que ça dure. On nous annonce des prix entre 4,90 et 5 euros/kg dans les bons babys, même chose dans les vaches. Les génisses passent largement les 5 euros/kg, nous en avons même vendu une à 5,50 euros/kg il y a quelques jours. Il faut bien cela pour faire face aux charges ».
Recherche salarié : adhérents du groupement d’employeurs Agri-Ressources 21, Vincent et Frédéric Parigot recherchent un nouveau salarié polyvalent, aimant être au contact des bovins. Contact : 06 81 01 68 55.

Un nouvel atelier
Sylvie Parigot, l’épouse de Vincent, fait actuellement construire un bâtiment d’élevage qui accueillera 12 000 poules pondeuses bios. Les travaux ont débuté en novembre et devraient s’achever fin juin. « Si nous devions re-signer le même contrat aujourd’hui, la facture serait 35 % plus élevée. Il y aurait, en plus, des indisponibilités de certains équipements. À cause de la grippe aviaire, des poules seraient à ce jour indisponibles et Sylvie n’est pas sûre de commencer l’activité comme elle l’aurait souhaité », informe son mari, précisant qu’un engagement a été passé avec les entreprises Cocorette et Coquy pour la collecte d’œufs.